Du 28 au 30 octobre, le président français rendait visite au roi du Maroc Mohammed VI, accompagné par neuf ministres et une cinquantaine de dirigeants d’entreprise à des fins ouvertement commerciales. Sur le plan de la diplomatie, la question du Sahara occidental a été traitée, Emmanuel Macron appuyant la vision marocaine d’une autonomie du territoire sous la souveraineté du royaume. Cette option est rejetée par le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, en conflit avec l’État marocain depuis 1975 et soutenu par l’Algérie.  Ceux-ci réclament un référendum d’autodétermination, prévu lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais organisé, option retenue par les Nations unies.

Or, objet de convoitises diverses, le Sahara occidental, territoire de 266 000 kilomètres carrés, possède un sous-sol minier riche et des côtes poissonneuses, avec d’énormes ressources solaires et éoliennes. Des entreprises françaises y sont d’ailleurs déjà présentes, notamment l’énergéticien Engie pour la construction d’une station de dessalement d’eau et d’un parc éolien. Les accords commerciaux doivent nécessairement profiter aux populations locales sous peine d’être invalidés, ce que la Cour de justice de l’Union européenne a récemment fait concernant des accords sur la pêche et l’agriculture.

Ce changement de posture diplomatique de la part d’Emmanuel Macron, sans aller jusqu’à reconnaître la « marocanité » du Sahara occidental comme l’avait fait Donald Trump en contrepartie d’un rapprochement avec Israël, déplaît, comme de bien entendu, à Alger avec qui les relations diplomatiques se sont immédiatement rafraîchies.