Que penses-tu des mesures prises contre les fonctionnaires, dont les 100 000 suppressions d’emplois ?
Les services publics sont systématiquement pointés pour justifier les « déficits publics » et chaque « tournant de la rigueur ». Le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale ne sont pas une simple affaire de chiffres et de technique budgétaire. C’est avant tout un acte politique majeur, qui façonne notre société et impacte directement la vie des travailleurs et de la population.
Pour la CGT le débat budgétaire doit être l’occasion d’explorer des alternatives, centrées sur l’affrontement capital/travail, pour plus de justice fiscale et sociale répondant aux enjeux climatiques.
Or, ces enjeux reposent sur le développement d’un service public fort, puisque porté par des acteurs désintéressés et agissant pour l’intérêt général (ce que garantit le statut).
Peut-on voir des perspectives de lutte ?
Cela parait difficile. Le 1er octobre dernier, jour du discours de politique générale du nouveau 1er ministre, la mobilisation pour exiger des augmentations de salaire et de pension, l’abandon de la réforme de l’assurance chômage, l’abrogation de la réforme des retraites, le financement de nos services publics et donc remettre la question sociale au centre du débat n’a objectivement pas été à la hauteur des enjeux.
Pour augmenter le rapport de force, il nous faut mener la bataille des idées au sein de nos collectivités, établissements, administration et être force de proposition pour « une autre vision des services publics » crédible et finançable exercée par une Fonction publique territoriale de carrière, d’intérêt général et d’utilité sociale.
Deux mots sur les enjeux de la formation syndicale ?
Au-delà de la formation syndicale « classique » et au regard des discours dominants l’enjeu d’aujourd’hui est de « ré-armer » politiquement et idéologiquement les camarades ; interroger la place centrale du travail au regard des enjeux environnementaux, de mesurer les mutations à l’œuvre dans la Fonction publique, notamment l’évolution des politiques publiques, l’autonomie financière des collectivités, la place et le rôle contributif des cadres territoriaux, les garanties statutaires, la finalité de la formation professionnelle et l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.