Madeleine Riffaud a eu cent ans cet été, le 23 août. Engagée dans la Résistance sous le pseudonyme de Rainer – hommage au poète autrichien Rainer Maria Rilke, elle devint bientôt membre du triangle de direction du Front national des étudiants en médecine, souhaitant ardemment participer à la lutte armée. Adhérant au Parti communiste clandestin au début 1944, elle apprit à manier armes et explosifs. Le dimanche 23 juillet 1944, partie à bicyclette et armée d’un revolver, elle tua de plusieurs balles un soldat allemand. Arrêtée immédiatement après, elle fut alors remise aux allemands, puis transférée pour interrogatoire aux Brigades spéciales de la Préfecture de Police et torturée. Elle évita de justesse la déportation grâce à une intervention de la Croix rouge, puis échangée à la veille de l’insurrection parisienne, à laquelle elle pris grande part : neutralisation avec trois camarades d’un train allemand dans le tunnel des Buttes-Chaumont et attaque de la caserne de la place de la République.

Les débuts mouvementés de Madeleine Riffaud sont magnifiquement racontés, par elle-même et l’auteur Jean-David Morvan, illustrés en bande dessinée par Dominique Bertail.
Madeleine, résistante : trois volumes parus : 
- la rose dégoupillée
- l’édredon rouge
- des nouilles à la tomate
(éd. Dupuis) 23,50 chaque

Mais la vie de Madeleine ne s’arrête pas là et nous aimerions lire la suite : de nombreux autres volumes, puisque, devenue grand reporter (Ce Soir, La Vie Ouvrière, L’Humanité), elle couvrira les guerres d’Indochine et d’Algérie, totalement engagée contre le colonialisme, ce qui lui valut notamment d’être visée dans un attentat émanant probablement de l’OAS. 

Du retour au Vietnam sous les bombes américaines ou de l’expérience en hôpital, Madeleine Riffaud écrira encore de nombreux reportages, publiant de nombreux livres, toujours témoignant.