Après une mobilisation importante des agriculteurs pour leurs conditions de travail et leur rémunération en début d’année, le secteur agricole fait également face à une année difficile à cause de la météo, en particulier pour la forte pluviométrie. En Loire-Atlantique, l’activité agricole est diversifiée : élevage, maraîchage, sel, vigne, ostréiculture et horticulture. Sur les 4880 exploitations recensées dans le département en 2020, toutes sont dépendantes de la saisonnalité et des conditions météorologiques.
La pluviométrie annuelle relativement exceptionnelle en 2024 est à l’origine d’un grand nombre de problèmes pour toutes ces professions agricoles. Du côté des éleveurs, qui représentent six exploitations sur dix, les intempéries se répercutent sur les récoltes de fourrage pour fournir le stock nécessaire à la période hivernale. Les fortes pluies et le manque d’ensoleillement ont aussi affecté la qualité de l’herbe que les animaux broutent. Surtout dans les marais sur les territoires de Grand Lieu et de Brière où il a été impossible de sortir les animaux à cause du niveau de l’eau, permettant aussi le développement d’une plante invasive, la jussie. Un tel climat a eu des répercussions similaires pour la culture maraîchère où les fruits et légumes ont eu du mal à se développer normalement, causant ainsi un taux de perte plus élevé.
Les récoltes sont également retardées après le décalage des plantations après un hiver 2023 pluvieux lui aussi. Chez les vignerons la moyenne de récolte est diminuée de moitié, cela est en grande partie dû aux maladies dans les vignes qui se développent avec l’humidité constante. Du côté de Guérande pour les paludiers, l’année est exceptionnellement faible. Les œillets, ces bassins où l’on fait évaporer l’eau de mer pour en récolter le sel, voient même les algues se développer alors que le taux de salinité les déciment naturellement d’habitude. Les producteurs de sel devront compter sur leur stock ou leur trésorerie, s’ils en ont, pour compenser l’année 2024. Ce à quoi il faut aussi ajouter des moissons tardives catastrophiques pour l’activité céréalière, encore une fois à cause de la forte pluviométrie. Un phénomène qui devrait se répéter si les sols ne s’assèchent pas au cours du mois d’octobre afin de permettre de semer comme à l’accoutumée.
Un contexte qui n’arrange pas la situation des agriculteurs, en Loire-Atlantique comme sur le reste du territoire français et dont les revendications de début d’année restent partiellement en suspens, notamment pour ce qui concerne le versement des aides financières.