Les rebondissements ne manquent pas dans la vie politique vénézuélienne et ces dernières semaines en ont une nouvelle fois donné la preuve. Réélu fin juillet avec 52 % des voix d’après le Conseil national électoral, mais contesté par une opposition qui considère que les véritables résultats ont été occultés, Nicolás Maduro a dû faire face à de violentes manifestations, soldées par l’arrestation de 2400 personnes – notamment 114 mineurs, dont 86 viennent d’être libérés, 27 morts et 192 blessés.
Le parquet a par ailleurs ouvert une enquête contre Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de la coalition qui se présentait contre Maduro et se considérant vainqueur, ainsi que Maria Corina Machado, la cheffe de l’opposition.
Que penser de cette évolution politique ? Quand, après s’être fait élire en 1998, Hugo Chavez avait mis en place une politique sociale volontariste qui garantissait l’accès à l’éducation, la santé, l’habitat et la sécurité aux classes les plus populaires, grâce notamment aux bénéfices pétroliers, il avait suscité beaucoup d’espoir dans les gauches du monde entier. Cette période avait été marquée par de nombreux coups de force contre le pouvoir, coups portés par une bourgeoisie revancharde, soutenue par les États-Unis.
De son successeur Nicolás Maduro nous pouvions en attendre la poursuite de la politique chaviste, si ce n’est que, les cours du pétrole s’effondrant et les mesures étasuniennes de rétorsion économique ayant déstabilisé l’économie du pays, le pouvoir chaviste a infléchi sa politique, sans pour autant obtenir un allègement des sanctions internationales.
Il y a un an, le Parti communiste vénézuélien, allié des gouvernements de Chavez puis de Maduro, avait pris ses distances, reprochant au gouvernement son virage libéral et son autoritarisme. Autoritarisme que le PCV avait dû affronter lors d’une volonté de mainmise sur le parti venant du pouvoir.