« Il n’y a rien de plus puissant que le pouvoir collectif de la classe ouvrière ! »« Voilà ce que nous pouvions lire sur le réseau social X suite aux manifestations à Dacca qui ont réussi à faire démissionner et fuir la première ministre, Sheikh Hasina, après quinze ans de pouvoir autoritaire et ultralibéral !

En effet, depuis le 1er juillet, une grande révolte populaire a lieu aux Bangladesh, organisée par des étudiants. La raison ? Lutter contre les quotas dans la fonction publique, cette pratique étant jugée « discriminatoire » et pouvant favoriser les proches du parti initialement au pouvoir, la Ligue Awami, parti d’obédience social-démocrate au pouvoir depuis quinze ans, et dont le bilan avec Sheikh Hasina fut une augmentation des inégalités.

Les répressions ont été si violentes et si nombreuses qu’elles ont causé au total plus de cent morts. Après avoir affirmé qu’elle ne partirait pas, c’est finalement ce qui est arrivé face à la colère des manifestants et de l’armée. Le pouvoir fut par la suite transmis par intérim entre les mains de Waker-uz-Zaman, le chef d’état-major de l’armée, appelant au calme et à la non-violence. Mais c’est Muhammad Yunus qui, avec l’accord des étudiants et de l’armée, sera à la tête du gouvernement intérimaire. Le prix Nobel de la paix en 2006 est connu pour avoir mis en place un système de microcrédit ayant permis de faire drastiquement baisser la pauvreté au Bangladesh. Son rôle sera de permettre au Bangladesh d’exercer un processus de renouveau démocratique, après des années d’autoritarisme depuis la guerre d’indépendance en 1971. Le parlement du Bangladesh a d’ailleurs été dissous dans le même temps.

Le premier devoir du nouveau chef du gouvernement intérimaire sera notamment d’enquêter sur les crimes du régime de Sheikh Hasina. Cette révolte, qui se solde pour le moment sur un succès, est une porte ouverte vers la démocratisation du Bangladesh !