Le président russe Vladimir Poutine a choisi la Chine comme destination pour son premier déplacement à l’étranger depuis le début de son cinquième mandat. Ce choix ne doit rien au hasard puisque, sous prétexte de célébrer 75 ans de relations diplomatiques, la volonté est clairement affirmée de montrer au monde la solidité du lien qui unit les deux pays.
Ce lien est notamment visible dans le domaine économique, avec un partenariat qui s’est renforcé depuis les débuts de la guerre en Ukraine : les Chinois achètent massivement aux Russes les hydrocarbures dont les Européens ne veulent plus et leur vendent voitures, téléphones mobiles, batteries électriques et autres produits à forte valeur ajoutée. La Chine est maintenant devenue le premier partenaire commercial de la Russie, remplaçant ainsi l’Union européenne.
Ce partenariat concerne aussi le plan militaire et même si, officiellement, la Chine ne livre pas d’armes à la Russie, elle fournit des machines-outils nécessaires à leur fabrication, des pièces détachées pour les chasseurs bombardiers, des semi-conducteurs à usage militaire ou encore transmet des informations satellitaires utiles au champ de bataille.
Malgré leurs divergences, Vladimir Poutine et Xi Jinping se retrouvent, au-delà de leur autoritarisme, dans une même volonté de lutter contre l’hégémonie occidentale, notamment étasunienne et de proposer un modèle alternatif aux pays du sud. Le prochain sommet des Brics – Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud et depuis cette année Égypte, Éthiopie, Iran, Arabie saoudite et Émirats arabes – sera d’ailleurs accueilli à Kazan, ville russe. Il devrait y être question, entre autres choses, de « dédollariser » les échanges commerciaux...