Frédéric Jeanneau, syndicaliste CGT LU à La-Haie-Fouassière

NLA : Les luttes dans l’industrie agroalimentaire se multiplient, c’est aussi le cas dans le groupe Mondelez ? Quelles en sont les causes ?
À ce jour, un PSE est en cours qui concerne une restructuration de l’organisation France ainsi que la fermeture d’une usine à Château-Thierry dans l’Aisne. Cette usine qui compte 62 salariés devrait fermer progressivement et voir sa production transférée en Tchéquie ainsi que sur le site de La Haie-Fouassière. Très peu de mobilisation sur ce sujet. La CGT n’étant pas présente au sein de cet établissement, il est difficile d’impulser un rapport de force. Seulement une action à été impulsée depuis l’annonce de ce projet, La CGT avait appelé à une journée sans production dans toutes les usines où nous étions présents, alors que le syndicat représentatif dans l’usine n’appelait qu’à une heure en fin de poste.

NLA : Que revendique la CGT dans le groupe Mondelez et chez LU à La Haie-Fouassière ?
Les revendications au sein du groupe et à La Haie-Fouassière ne sont pas différentes. À ce jour elles portent, en plus de l’amélioration des conditions de travail et des salaires, sur le développement des productions. Le projet de fermeture d’une usine ne peut que nous inciter à revendiquer sur le rapatriement de productions fabriquées à l’étranger et vendues en France, mais aussi sur le développement de nouveaux produits. Ces deux leviers sont à notre sens le moyen de lutter contre la rationalisation de l’outil de production en France.

NLA : Les groupes industriels de l’alimentation nient leur responsabilité dans l’inflation actuelle, disent-ils toute la vérité ?
À ce jour, les salariés du groupe Mondelez sont clairement les victimes des négociations commerciales et des stratégies économiques mises en place par le groupe. En effet, la diminution drastique des productions cumulées à l’arrêt de livraison dans certaines enseignes a clairement fait baisser l’activité. Les salariés précaires ont été les premiers touchés par l’arrêt de nombreux contrats. Certains salariés titulaires se sont vus privés de leur rémunération de nuit et vu leur emploi du temps complètement chamboulé. À ça se rajoute une très grande incertitude sur l’avenir.