L’annonce récente de Gabriel Attal et de son ministre de l’Intérieur concernant l’autonomie de la Corse et sur l’évolution du statut des collectivités d’outre-mer pose question. Le Premier ministre a affirmé que le gouvernement « tiendra les engagements » pris par le Président Emmanuel Macron, notamment en ce qui concerne l’intégration de la Corse dans la Constitution française comme une communauté historique, linguistique et culturelle.

Cette démarche, qui vise à reconnaître et à adapter les lois à la spécificité corse, pourrait marquer un tournant dans la relation entre la Corse et le gouvernement central. Les défis mentionnés par Attal, tels que l’enseignement du corse, la réponse au défi immobilier, la création d’une métropole pour Ajaccio, reflètent peut-être une volonté de répondre aux besoins spécifiques de l’île mais impliquent de casser le cadre de la République, une et indivisible. Ces annonces font craindre que cela ne crée un précédent pour d’autres régions.

La question de l’autonomie régionale est délicate et soulève des questions sur l’équilibre entre la reconnaissance des identités régionales et la cohésion nationale. Si aujourd’hui de nombreuses régions veulent afficher leurs particularités « ancestrales » essentiellement pour des raisons touristiques, il ne faut pas oublier que certains ont des visées politiques bien moins folkloriques. Le capitalisme libéral verrait d’un très bon œil la construction d’une Europe fédérale où la mise en concurrence des territoires faciliterait le moins-disant social. Les prochains mois seront déterminants pour voir comment ces engagements seront mis en œuvre. 

Le ministre de l’Intérieur s’intéresse de près à la Guadeloupe car les territoires d’outre-mer ont souvent des préoccupations similaires en termes de gouvernance et de relations avec la métropole. En flattant les égos des autonomistes de tous bords sans mesurer pleinement les conséquences à long terme que cela pourrait avoir en termes d’égalité entre les citoyens, ne fait-on pas risquer une « explosion » de la République ?