Intervention de Fabien Roussel à l’Assemblée nationale
Après avoir rappelé la position communiste, condamnant l’offensive criminelle de Poutine et réaffirmant le soutien voté pour la défense de l’Ukraine – « Oui, la Russie ne doit pas gagner la guerre », Fabien Roussel a marqué clairement son opposition aux propos va-t-en-guerre du Président. Jugeant que l’accord prévoyant une intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne et dans l’Otan ne pouvait que nous entraîner plus encore dans le conflit et que le volet « coopération militaire de défense » était un chèque en blanc sans garde-fou, le Secrétaire national du Parti communiste a réaffirmé l’urgence d’une solution diplomatique :
« La diplomatie, ce n’est pas de savoir discuter uniquement avec ses amis. C’est aussi avoir le courage de chercher des solutions politiques plutôt que de bomber le torse et d’endosser ses habits militaires ! (…) Pour y travailler, nous appelons à la mise en place d’une conférence sur la sécurité collective des pays européens. Ce n’est bien sûr pas à nous de proposer des solutions précises, elles émergeront dans le cadre d’une négociation durant laquelle tous les éléments devront être mis sur la table (...)
Oui la France doit encore aider l’Ukraine, mais pas seulement en lui donnant des armes. Je pense à la solidarité concrète et je salue l’accueil de familles ukrainiennes en France, auquel les maires et les élus communistes ont participé pleinement – et nous en sommes fiers.
Je pense aussi à l’aide financière qu’apporte l’Union européenne. Et là, permettez-moi de dénoncer l’hypocrisie de l’Union européenne ! L’aide d’un montant de 18 milliards d’euros annoncée par l’Union européenne en novembre 2022 est en réalité un cadeau empoisonné, puisqu’elle est versée sous forme de prêts à rembourser avec intérêts !
Vous ne pouvez pas vous empêcher d’être libéral et de vouloir gagner de l’argent sur leur dos. Vous devriez avoir honte !
Pour nous, aider l’Ukraine, c’est prêter à taux 0 % et ce n’est pas contribuer à un endettement ravageur. Au bout du compte, ce seront les travailleurs ukrainiens qui paieront l’addition, avec des salaires en baisse, une précarisation des conditions de travail, des services publics démantelés…
Le peuple est toujours en première ligne lorsque gronde le fracas de la guerre. C’est pourquoi nous devons tout faire pour l’éteindre.
C’est encore possible et nous, députés GDR et communistes, ne cesserons jamais d‘œuvrer pour empêcher la guerre totale, généralisée. Le 21ᵉ siècle ne doit pas être celui d’une troisième guerre mondiale. Jusqu’à la dernière minute, nous nous y engagerons (...)
Voilà pourquoi nous nous prononçons, à l’unanimité de notre groupe, contre cet accord qui nous engage pour dix ans, avec des objectifs imprécis et dans des termes flous. Un accord qui ne trace aucune ligne rouge, aucune perspective de paix et participe à l’escalade militaire (...)
Encore une fois les communistes, fidèles à leurs convictions et comme ils l’ont toujours fait dans l’histoire de notre pays, seront ceux qui voteront contre la guerre et pour la paix, pour une solution politique, pour une solution diplomatique. »