Une directive européenne de 1997 portait sur la libéralisation totale du marché des services postaux, envisagée pour 2011. Il s’agissait de mettre fin au monopole que La Poste exerçait sur le courrier de moins de 50 grammes. 

Pour ce faire et malgré une très forte opposition – on se souvient des plus de 2 millions d’avis contraires lors de la votation citoyenne de 2009, il avait fallu transformer le statut de La Poste, transformée d’établissement public à caractère industriel et commercial en société anonyme, avec une ouverture au capital l’année suivante. À l’époque, L’Humanité affirmait : « La privatisation de La Poste ne va pas améliorer la qualité du service rendu, mais au contraire la dégrader et rendre celui-ci beaucoup plus inégalitaire. »

La réalité a bien correspondu à la prévision du journal, puisqu’on aura pu assister à une destruction massive des services postaux sur l’ensemble du territoire, concrétisée par des fermetures de bureaux par milliers depuis 2015, politique de déconfiture d’ailleurs totalement assumée par la direction. 

Incapable de prendre au bond le développement exponentiel du commerce en ligne – on dépose et récupère maintenant ses colis chez des commerçants non professionnels – ni d’offrir le service de proximité réclamé par l’adaptation de nos vies au changement climatique, le groupe La Poste a perdu toute notion de service public.

Dans le département, les fermetures de bureaux se sont succédé à un rythme effrayant, contre l’avis général des personnels, des élus et des populations, mais avec une technique éprouvée : suppression de certains services, du distributeur de billets, voire de la boîte aux lettres de dépôt, modification des horaires, à perdre même les plus motivés des usagers devenus « clients », réduction des plages d’ouverture, etc. Il n’est ensuite pas sorcier de conclure à une perte de fréquentation pour démontrer le besoin de fermeture.

Pornichet, Trignac, Donges, Moisdon-la-Rivière, Derval, Plessé, mais aussi au cœur de Nantes, les annonces de fermetures, effectives ou suspendues pour un temps, se poursuivent.

Nous apprenions la semaine dernière que le bureau de poste du Vieux Doulon, à Nantes, prévoit de ne plus ouvrir que le matin...