Un pas de plus à droite, encore un malgré une course effrénée sur l’électorat de droite et d’extrême droite lancée par le projet de loi immigration, le gouvernement Attal s’entiche d’anciens sarkozystes. À tel point que sur les quinze ministres et ministres délégués, huit d’entre eux ont fait leurs armes au sein de l’UMP. Ce nouveau gouvernement prend donc des allures de regroupement électoral dont les ambitions commencent aux élections européennes dès la fin du printemps 2024 pour certainnement aboutir aux présidentielles de 2027, en passant par la mairie de Paris en 2026...
Allié originel du parti présidentiel, le Modem conserve son ministre en place avec Marc Fesneau qui garde le portefeuille de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Mais le virage à droite est fortement marqué par les retours en ministères de Catherine Vautrin au Travail et à la Santé, en place sous la présidence de Jacques Chirac, ainsi que Rachida Dati à la Culture, anciennement garde des sceaux sous Sarkozy. À noter l’arrivée au gouvernement d’Aurore Bergé et Marie Lebec en tant que ministres déléguées, également issues de l’UMP.
Outre le remue-ménage politique qu’entraîne ce remaniement ministériel, des questions se posent sur la création de « super ministères » et leur capacité de réponse. Ainsi, la nouvelle ministre Catherine Vautrin reprend donc un ministère en charge du Travail, de la Santé et des Solidarités, sûrement en attente d’un secrétaire d’état en charge de la Santé. Déjà ministre des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castera récupère aussi l’Éducation nationale qui doit subir un grand nombre de réformes et ce la même année que le déroulement des jeux. Là encore, il devrait y avoir un secrétaire d’État en charge de l’Éducation prochainement nommé. Côté Transports, le médiatisé Clément Beaune est mis de côté, tout comme le ministère en lui-même. Ce dernier se retrouve temporairement sous la coupe de Christophe Béchu en tant que Ministre de la transition écologique et de la Cohésion territoriale. Les nombreux sujets de mobilité devront sans doute donc attendre d’avoir un représentant propre.
En résulte un gouvernement partiel dont certaines charges ministérielles mettront probablement à mal la réactivité du gouvernement et une véritable atteinte aux services publics. Les thèmes du Logement, alors que le secteur est en pleine crise, et de la Fonction publique, premier employeur en France, ont eux aussi été occultés pour l’attribution d’un portefeuille ministériel, laissant avant tout la main au Président sur la plupart des sujets publics.
Pour ce qui est de la voie à suivre, elle reste identique à elle-même : réduire la dépense publique à tout prix et cela sans interférer avec les aides publiques aux entreprises sans contre-partie, ni toucher à la fiscalité des grands groupes.