Depuis de nombreux mois, l’avenir du groupe Casino et de ses milliers de salariés, 200 000 dont 50 000 en France, s’assombrit et ce malgré un processus de reprise acté en mai dernier. En effet, sous l’égide du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, un consortium s’est formé pour le rachat du groupe. Ce dernier avait déjà investi depuis 2019 et possède déjà 10 % du capital de Casino, en plus de ses investissements dans le groupe Fnac Darty, la société d’édition Éditis et de nombreux magazines comme Marianne, Elle et Télérama. Si l’offre de reprise s’orientait vers un rachat en vue de maintenir les 52 hypermarchés et 291 supermarchés Casino, l’actualité évoque maintenant une vente à la découpe selon les marques d’intérêts portées par d’autres enseignes de la grande distribution telles que Auchan, Intermarché et Lidl. Au-delà des structures de vente, le groupe possède aussi son siège et toute une chaîne logistique qui emploie près de 5 000 personnes sur le territoire français. Les effets d’une vente morcelée auront donc des répercussions directes sur l’emploi, mais également sur les conditions de travail pour tous les salariés qui bénéficient actuellement d’une convention collective supérieure vis-à-vis des enseignes concurrentes... En parallèle le rachat du groupe Casino possède un attrait financier important pour ses filliales : Naturalia, Cdiscount, Franprix et Monoprix, qui malgré des fluctuations économiques, génèrent tout de même une rentabilité régulière.
La reprise du groupe par le consortium sera effective en mars 2024 alors que la procédure de sauvegarde accélérée vient d’être prolongée jusqu’en février par le tribunal de commerce. Les employés du groupe sont entrés dans un mouvement de grève à partir du 5 décembre et ce jusqu’à la fin du mois. Pendant ce temps, le consortium a d’ores-et-déjà annoncé aux syndicats revenir sur sa volonté de conserver les grandes surfaces mais plutôt les céder aux concurrents pour s’en délester.