Une délégation de la direction départementale du PCF, composée de Robin Salecroix, Pedro Maia et Cédric Turcas s’est rendue à la rencontre du syndicat CGT de l’usine Yara à Montoir-de-Bretagne pour faire le point sur la situation, sur la mobilisation des salariés et apporter le soutien des communistes à leur lutte. Face à la décision de la direction de supprimer 139 postes de travail et de mettre fin à la production d’engrais azotés, les salariés et leurs organisations syndicales entendent construire le rapport de force pour négocier le maintien des emplois et de la production. Le bras de fer avec le groupe norvégien est engagé. Les livres de négociations, dans le cadre du Plan de sauvegarde de l’emploi sont ouverts, il se poursuivra jusqu’à la mi-avril. Les représentants du personnel entendent peser de tout leur poids dans ces négociations qui auront pour objet l’avenir de l’emploi sur le site, les solutions économiques et les alternatives à l’arrêt de la production.
Pour Mathieu Lacroix, secrétaire du CSE local, « la CGT entend faire valoir ses propositions techniques pour la poursuite de la production ». À Montoir, personne ne s’attendait à une telle annonce et la colère est grande depuis le 30 octobre, date à laquelle la direction justifiait son choix par la mauvaise situation économique du marché de l’engrais. Pour Philippe Nicolas, secrétaire CGT du CSE central, « l’argument économique ne tient pas ». En effet, les agriculteurs français ont besoin de ces engrais ammonitrates pour leurs cultures. Ce sont des engrais azotés, peu émissifs en ammoniac, plus respectueux des sols et gage de souveraineté alimentaire pour la France. Pourtant l’État se montre désintéressé, victime du syndrome de Beyrouth et de la peur de l’explosion alors qu’au Liban il s’agissait de nitrates techniques pour la fabrication d’explosifs.
Les investissements promis par l’entreprise pour mettre aux normes son système de traitement des eaux de lavage industriel, des eaux pluviales et des fumées ont été abandonnés dans l’indifférence du gouvernement. Une aubaine industrielle et économique pour la direction qui ne cache pas ses intentions de transformer le site en base logistique pour l’importation d’engrais. Des produits qui pourraient être fabriqués dans des pays aux normes environnementales et sociales moins exigeantes, en Amérique du sud par exemple.
Ce montage réduirait les coûts de production d’un groupe qui réalise déjà un milliard d’euros de bénéfices tous les ans. À la clé, plus de dividendes pour les actionnaires, sur le dos de salariés qui veulent se battre pour faire gagner leur projet de pérennisation du site, de la production et de tous les emplois menacés. Ils peuvent compter sur l’intervention des communistes et de leurs élus pour les aider à déjouer les plans de Yara.