L’économiste d’extrême droite, ultralibéral et qui se présente comme « antisystème », l’a emporté avec plus de 55 % des suffrages face au candidat du centre droit Sergio Massa. Il a pris ses fonctions le 10 décembre dernier. Javier Milei est arrivé au pouvoir dans un contexte économique catastrophique pour la population argentine : l’inflation a atteint 124 % en août dernier. L’année 2023 se conclura par une récession d’au moins 3,5 %. La survie est devenue un combat quotidien pour au moins la moitié des salariés et des retraités. 40 % de la population de la troisième puissance économique d’Amérique latine vit aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté. Le peuple argentin subit depuis des décennies des crises économiques, politiques et sociales.

Dans ce contexte Milei a fait campagne sur l’insécurité, l’inflation et tout ce que représente l’État. Son programme antisystème et libertarien poussé jusqu’à l’anarcho-capitalisme a séduit une majorité d’argentins, surtout des jeunes hommes de la classe moyenne urbaine. Ses insultes, son dégagisme envers l’ensemble de la classe politique, ont fait mouche dans une société qui n’en peut plus de vivre dans de telles conditions. Mais l’avenir du peuple argentin risque d’être encore plus sombre : il veut tout déréglementer au sein de l’État par son slogan de le trancher 
« à la tronçonneuse », outil qu’il apportait dans ses meetings de campagne. Il souhaite dollariser l’économie et abandonner le peso, lutter contre toutes formes de communisme. Il veut criminaliser l’avortement, légaliser la vente d’armes et la vente d’organes.