L’année 2023 se termine avec la disparition d’Henry Kissinger presque 50 ans exactement après les crimes dont il s’était rendu complice au Chili en accompagnant la dictature Pinochet. Kissinger était l’homme de l’ombre de l’administration américaine, anticommuniste féroce, instigateur de la grande boucherie au Vietnam. Il incarne par les expérimentations qu’il a initiées la double bascule d’un capital qui ne lésine plus avec les pactes sociaux d’après-guerre et la mutation d’un fascisme de nouvelle génération assumant parfaitement le libéralisme et réservant à l’État les taches de coercition.

Or ce sont les mêmes autoritarismes libéraux qui triomphent en plusieurs endroits du monde, participant au gouvernement (souvent avec le leadership) jusque dans six pays d’Europe. Observer cet état des forces, c’est accepter le réel qui reste à transformer et considérer le camp qu’il reste à reconstruire : une gauche du travail, ancrée dans le réel qui ne se résigne pas à singer populismes et vils instincts, fussent-ils dans l’air du temps.
De ce point de vue, la décision du Parti communiste de rompre avec le groupe dirigeant de LFI, cadenassé derrière un Mélenchon en roues libres brutalisant tout ce qui le conteste, était attendue et nécessaire. Pour que la gauche puisse se rassembler et gagner à nouveau précisémment. « Le Parti communiste s’honore de n’obéir qu’à une préoccupation exclusive : servir la cause du peuple. Le Parti communiste s’honore de ne connaître qu’un seul mot d’ordre : UNIR. », indiquait Maurice Thorez dans une France menacée par une extrême droite aussi féroce aujourd’hui qu’hier.

C’est l’appel que nous formulons avec Fabien Roussel, dans les discussions soutenues avec l’ensemble des forces de gauche… qui devraient par ailleurs se réjouir du regain d’intérêt pour le Parti communiste et de la popularité de son secrétaire national. Que chacun creuse son sillon pour permettre les récoltes communes, à l’image des élections européennes où chaque étude indique que la gauche peut arracher d’avantages de député.e.s en présentant plusieurs listes. 

Avec Léon Deffontaines, nous voulons l’an prochain faire à nouveau élire des communistes français au Parlement européen et avec eux des femmes, des hommes utiles au monde du travail, à ses luttes, à ses espoirs, qui ne s’effacent ni devant la menace fasciste ni devant le train des réformes anti-sociales.

« Nos étoiles primordiales sont la lutte et l’espoir » indiquait le poète communiste chilien Pablo Neruda en recevant le prix Nobel de littérature. Ajoutant aussitôt « Il n’y a pas de lutte solitaire ni d’espoir solitaire. En chaque homme se réunissent les époques lointaines, l’inertie, les erreurs, les passions, les urgences de notre temps, la vitesse de l’histoire. »

Je souhaite à celles et ceux qui nous lisent d’heureuses fêtes de fin d’année, en famille, entre amis, auprès de nos anciens. Et que chacun.e d’entre nous revienne en pleine santé pour l’an qui vient, pour affronter les urgences de notre temps et faire briller nos étoiles primordiales. Ensemble !