Les élections législatives du samedi 30 septembre dernier en Slovaquie ont consacré l’ancien premier ministre, allié de l’extrême droite, admirateur de Vladimir Poutine, xénophobe et auteur d’attaques régulières dans les médias portées contre la communauté LGBT. Robert Fico a obtenu 23 % des voix, devant le parti centriste Slovaquie Progressiste (18 %), le parti de l’actuelle présidente, Zuzana Caputova.

Le parti populiste slovaque Smer-SD a remporté le scrutin législatif dans ce pays de 5,4 millions d’habitants, membre de l’Union européenne et de l’Otan. Les résultats sont considérés comme déterminants pour savoir si la Slovaquie peut rester sur sa lancée pro-occidentale ou se tourner davantage vers la Russie.

La campagne électorale qui a précédé s’est déroulée de manière véritablement houleuse, marquée par des taux particulièrement élevés de désinformation en ligne et qui a donné lieu à plusieurs rixes entre candidats. Le parti Smer-SD s’y était notamment fait remarquer par son opposition à toute aide militaire supplémentaire à l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe.

Ces dernières semaines, le populiste grossit encore le trait. Un retour sur le siège de premier ministre l’empêcherait en effet de faire face aux relatifs « coups de balai » organisés par les gouvernements Matovič et Heger après l’assassinat du journaliste d’investigation Jan Kuciak en 2018. Ce dernier enquêtait justement sur la corruption du gouvernement Fico et les liens de ses amis avec la “Ndrangheta”, la mafia calabraise.