Le gouvernement traine sa réforme des retraites comme un boulet. Élisabeth Borne, comme ses ministres, n’en finit plus de jouer des pieds et des mains pour faire diversion et échapper à la réalité qu’ils s’efforcent de nier : la réforme ne passe toujours pas et la bataille continue.

La proposition de loi du groupe centriste LIOT (groupe parlementaire Libertés indépendants outre-mer et territoires) replace cette bataille au centre de l’actualité, puisque le 8 juin prochain cette proposition de loi pour abroger la réforme adoptée par 49-3 de l’exécutif rouvrira le débat. C’était sans compter les manœuvres des groupes LREM et LR qui, en commission des affaires sociales de l’Assemblée, ont vidé la proposition de sa substance principale : les 64 ans. Si cette nouvelle entrave législative du gouvernement est réglementaire, elle est aussi un nouveau coup de force contre les travailleurs et un nouveau bouclier pour le capital. La droite use de tous les moyens possibles pour sceller « l’affaire » et semer la résignation syndicale et populaire.

Pourtant, cette proposition d’abrogation de la réforme des retraites est l’occasion pour l’intersyndicale, toujours unie, de relancer le match. De fait, après 4 mois de mobilisations, face à la surdité du pouvoir, les centrales syndicales cherchaient un 2e souffle. Le calendrier parlementaire va les y aider puisqu’une nouvelle grande journée nationale de mobilisation est prévue le mardi 6 juin, l’avant-veille du vote du texte LIOT au palais Bourbon. 

Si vote il y a. En effet, le gouvernement ou Gérard Larcher, président LR du Sénat, invoquent aussi l’irrecevabilité au prétexte que la proposition créerait une dépense supplémentaire non compensée par de nouvelles recettes. C’est le fameux article 40 de la constitution. Un coup de passe-passe technique pour tourner une page qui ne se refermera pas. 

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT prévient : « le vote du 8 juin peut permettre de sortir de la crise par le haut », et si la proposition de loi n’est pas votée « il n’y aura pas de retour à la normale, l’intersyndicale est déterminée et les salariés le sont également ». Un message clair qui annonce la couleur pour ces prochaines semaines et pour la rentrée sociale de septembre.