Saint-Brévin-les-Pins est depuis plusieurs semaines au cœur de l’actualité, mais d’une triste manière. 

La petite cité balnéaire du Pays de Retz vit des jours difficiles tant l’extrême droite, par ses actes de violence, montre son vrai visage, celui de la haine des autres, du racisme et de son aversion pour la démocratie et les valeurs de la République. À tel point que le Maire de la commune, Yannick Morez, a subi des menaces, des intimidations, et, pire, des véhicules garés devant chez lui et sa maison ont été incendiés. 

Des actes graves commis par des militants d’extrême droite, qui refusent le déménagement d’un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile, installé depuis 2016, d’un quartier de la ville vers un autre. Cela fait deux ans que le Conseil Municipal de Saint-Brévin a décidé du déménagement du CADA. Depuis, régulièrement, ces fascistes y organisent des manifestations de protestation jusqu’à en venir à des coups de fusil tirés sur les portes du Centre. C’en était trop pour l’édile de la ville qui a décidé de démissionner de ses fonctions et de ses mandats. 

Cette annonce a bouleversé le pays et soulevé une vague d’indignation et de soutiens de la part de nombreuses personnalités, d’élus, d’associations, de forces politiques de gauche comme de droite, des membres du gouvernement jusqu’au Président de la République. Pourtant les autorités publiques ont été pointées du doigt. En effet, malgré les menaces réelles qui pesaient sur l’intégrité physique du Maire et de sa famille, l’État a failli dans sa mission de les protéger. C’est ce qu’a déclaré Yannick Morez lors d’une audition au Sénat le 17 mai dernier. En cause le Préfet, le Sous-Préfet et la procureure de la République qui n’ont pas pris en compte ses demandes répétées de dispositif policier pour assurer sa sécurité et celle de sa famille.

En solidarité, une manifestation qui se voulait transpartisane s’est déroulée le 24 mai et à réuni plus de 2000 personnes à Saint-Brévin, parmi lesquels des militants et responsables communistes du grand ouest et leur secrétaire national Fabien Roussel, mais aussi Ian Brossat, élu de Paris et Philippe Rio, Président de la Coopérative des élus communistes et républicains. Toutefois, la concorde politique républicaine n’a pas eu lieu et si toutes les forces de gauche ont répondu à l’appel, une partie de la droite a boudé l’initiative. Des responsables LR, LREM ou UDI n’ont pas voulu marcher aux côtés des forces de gauche, accusant celles-ci de récupération politicienne. Une nouvelle pirouette pour ne pas condamner l’extrême droite et ne pas ouvrir un débat sur le sort des demandeurs d’asile ; un mauvais geste perçu par Yannick Morez comme un manque de soutien. 

Dans la nouvelle période politique et à la veille d’échéances électorales importantes, pendant combien de temps encore la droite macroniste et ciottiste vont-elles banaliser l’extrême droite ?