Il y a un an, les révélations du journaliste Victor Castanet concernant le groupe d’Ehpad et de cliniques commerciales Orpéa avaient mis en lumière de très nombreuses pratiques scandaleuses : personnes âgées maltraitées, salariés malmenés, fraudes en tout genre, détournement de l’argent public. Cette enquête avait pu être menée à son terme malgré des tentatives d’intimidation et des pressions en tout genre. Le « système Orpéa », comme le nomme le journaliste investigateur, est maintenant entre les mains de la justice. 

À la suite de ces révélations, le gouvernement a décidé de donner aux Agences régionales de santé le droit de contrôler la totalité des comptes des groupes privés, au-delà des seules vérifications de l’utilisation des crédits qui leur sont versés, par les ARS et les départements. 

Orpéa, entreprise côtée en bourse, s’est par ailleurs très fortement endettée dans un processus de croissance non maîtrisée – quelques 9,5 milliards d’euros. La Caisse des dépôts et consignations vient donc d’acter la prise de contrôle d’Orpea aux côtés de CNP Assurances, de la MAIF et de MACSF, ce qui sauve le groupe de la faillite. Cette solution permet d’éviter que les 270 000 résidents ne tombent entre les mains de fonds vautours, guère plus scrupuleux.

Ces mesures sont cependant loin de celles que nous préconisons, de mise en place d’un service public du grand âge, de placement sous tutelle des Ehpad avec des investissements conséquents ainsi que des créations d’emploi substantielles : 300 000 postes en Ehpad et 100 000 en aides à domicile avec des salaires revalorisés. 

Nos aînés méritent mieux que le sort qui leur est imparti !