Après une hausse spectaculaire de 59,44 % en 2022, le CAC 40 dévoile un nouveau montant record pour les dividendes 2023 avec 56,5 milliards d’euros. Une nouvelle hausse de 23,90 % par rapport aux 45,6 milliards de 2022. Une somme à laquelle il faut ajouter 23,7 milliards en rachat d’actions. Sur ces 80 milliards d’euros, sept grands groupes cumulent plus de la moitié des montants versés aux actionnaires. 

On y retrouve TotalEnergies avec 13,3 milliards, ce qui n’avait pas empêché le groupe d’effectuer une réduction du personnel lors de sa restructuration et de son changement de nom. Suivi par le groupe LVMH avec 7,1 milliards, propriétaire de nombreuses marques de luxe souvent décriées pour leurs conditions de travail. Enfin, Sanofi complète le podium en versant 4,7 milliards à ses actionnaires. Le géant pharmaceutique avait déjà mis en place des plans sociaux durant les dernières années, bien qu’il ait annoncé vouloir relocaliser une partie de sa production au début de la pandémie. On peut également citer BNP Paribas qui organise des départs volontaires massifs ou encore Stellantis qui s’apprête à fermer une usine de production à l’étranger.
Alors que la plupart de ces groupes ont également bénéficié d’aides publiques pour le maintien de l’emploi ou de subventions pour certaines de leurs filiales, leur activité sur le territoire hexagonal baisse inexorablement. Sur la totalité des entreprises qui composent le CAC 40, on estime que l’emploi représente un effectif de cinq millions de salariés dans le monde, dont un quart en France. Depuis 2017, le nombre d’emplois en France a baissé de 4,92 %. En parallèle, la masse salariale augmente de 11 % et seulement 18 de ces entreprises ont créé de l’emploi sur l’année 2021.

Un grand écart statistique qui révèle toute l’importance de réguler les profits générés par les entreprises côtées en bourse afin de les faire contribuer à l’économie du pays et non l’inverse comme le démontre l’allégement progressif de la taxation sur les grands capitaux que les gouvernements successifs ont mis en place. Surtout dans une période où l’inflation galopante rime avec austérité.

L’année 2023 s’annonce, quant à elle, sur la même lancée que les dernières années avec un premier trimestre qui devrait, à nouveau, battre des records de bénéfices enregistrés...