Comment qualifier la situation sociale que traverse notre pays et quelles sont aujourd’hui les principales revendications portées par les salariés ?

Avec une inflation galopante, des salaires et pensions qui ne suivent pas et des records de profits dans les grandes entreprises, les salariés ouvrent les yeux sur la question de la répartition des richesses et ne se laissent plus berner par les politiques de charité impulsées par le gouvernement (chèques et primes). La colère est profonde et de très nombreuses luttes se sont engagées ces derniers mois, souvent victorieuses, même si ce n’est pas encore à la hauteur des revendications. Nous peinons toutefois à élargir la mobilisation à l’échelle interprofessionnelle.
Au-delà des salaires et pensions, les sujets de préoccupation sont liés à la réforme de l’assurance chômage, à celle à venir sur les retraites et au recul de l’ensemble de nos services publics, à commencer par la santé.

Les luttes dans les entreprises trouvent de l’écho. Face à la surdité de nombreux patrons et du gouvernement,  comment la CGT entend faire grandir le rapport de force du mouvement social ?

Salaires et retraites sont des sujets intimement liés par le fait que ce sont les cotisations sociales, et donc le salaire, qui financent nos retraites. Nous allons nous appuyer sur les luttes engagées pour les lier avec la mobilisation qui s’annonce d’ores et déjà forte contre la réforme des retraites que le gouvernement souhaite mettre en œuvre dès début 2023. La totalité des organisations syndicales est vent debout contre le recul de l’âge de départ ou l’allongement de la durée de cotisation. Si nous arrivons à convaincre les salariés de passer de la colère à l’action, nous serons en capacité de mettre le gouvernement en échec et de contraindre le patronat à négocier sur une multitude de sujets, à commencer par les salaires et les conditions de travail.

Le congrès confédéral de la CGT aura lieu à la fin du mois de mars 2023, quels sont ses enjeux ?

Le principal enjeu est de renforcer notre organisation pour qu’elle soit en mesure de construire le rapport de force nécessaire à la satisfaction de nos revendications. Il nous faut repenser notre structuration, nos outils et moyens militants, avec un seul objectif : gagner !  Cela passera par un développement de la formation syndicale, des plans de syndicalisation, par une meilleure coordination entre nos structures CGT, par une réflexion approfondie sur nos stratégies de lutte à long terme…