Le coup d’État militaire au Burkina Faso vient ponctuer des mois de dégradation des relations entre l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré et son armée, dans un pays où population et militaires étaient excédés par l’impuissance de l’État face aux attaques djihadistes meurtrières, sur fond d’hostilité envers la France.

Voici un rappel des coups d’État qui ont marqué le pays depuis son indépendance en 1960. Le 3 janvier 1966, l’armée prend le pouvoir à la suite de grèves et de manifestations contre l’austérité. Le président Maurice Yaméogo, au pouvoir depuis l’indépendance, est remplacé par le chef d’état-major Aboubakar Sangoulé Lamizana. En 1974, à la suite d’une importante crise politique, la Constitution est suspendue et l’Assemblée dissoute. Le 25 novembre 1980, après quatorze ans à la tête de l’État, le président Sangoulé Lamizana est à son tour renversé. Un Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN), dirigé par le colonel Saye Zerbo, prend le pouvoir. Le 7 novembre 1982, un Conseil de salut du peuple (CSP), présidé par le commandant Jean-Baptiste Ouedraogo, renverse le colonel Saye Zerbo. Le capitaine Thomas Sankara, qui joue un rôle important dans ce coup d’État, est nommé Premier ministre le 10 janvier 1983. Le 4 août 1983, le capitaine Thomas Sankara, entre-temps écarté du pouvoir, est porté à la tête d’un « Conseil national de la Révolution » (CNR) et instaure une « Révolution démocratique et populaire ». Le coup d’État est dirigé par son frère d’armes, le capitaine Blaise Compaoré. Le 15 octobre 1987, Blaise Compaoré, que des divergences opposent à Thomas Sankara, prend le pouvoir lors d’un coup d’État meurtrier : le père de la « Révolution burkinabè » est tué ainsi que douze de ses collaborateurs. Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, qui fait toujours l’objet d’un culte, s’est ouvert en octobre 2021 à Ouagadougou. Le 31 octobre 2014, Blaise Compaoré est chassé par la rue pour avoir voulu modifier la Constitution et se maintenir au pouvoir.

Des « Assises nationales » se tiennent les 14 et 15 octobre pour désigner un président de transition.