Mahsa Amini, jeune iranienne de 22 ans, a été assassinée le 16 septembre dernier par la police des mœurs iranienne pour « un voile ne couvrant pas assez ses cheveux ». 

Depuis, l’Iran est en révolte. Partout dans le pays, il y a des manifestations, avec des femmes d’un courage admirable, ôtant leur hijab et le jetant au feu. Mais le mouvement de contestation féministe qui s’étend à tout le pays va bien au-delà d’une simple revendication anti-voile.

Mahsa est devenue un symbole de lutte, de libération, de justice pour les femmes et pour toute une société déjà largement mécontente et insatisfaite de ses dirigeants. L’ampleur inédite de ce mouvement révèle au grand jour la fracture qui persiste entre une jeunesse en quête de modernité et un régime violent et usé. Le pays est frappé par une crise économique dévastatrice depuis 2018 entraînant une pauvreté croissante avec un taux d’inflation de plus de 50 %, à laquelle s’ajoutent la corruption systématique de l’élite politique et l’absence de libertés. En Iran, plus de la moitié de la population a moins de 30 ans, les femmes représentent quant à elles 63 % de la population universitaire.

La jeunesse pèse fortement sur l’avenir du pays et la rupture avec le pouvoir fragilise forcément celui-ci. Face à cette remise en cause frontale du système, le pouvoir est égal à lui-même en répondant par la violence et la terreur, essayant d’escamoter les images en coupant l’accès à internet.

Des relais ont rapidement été trouvés pour diffuser les revendications et, à l’international, une vague de solidarité a déferlé avec une multiplication de rassemblements et d’appels au soutien. Les meurtres de Mahsa, Nika, Hadis et tant d’autres, la répression qui s’accentue de jour en jour ont relancé une colère qui sommeillait depuis des années.