À son retour de l’Assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre dernier, Emmanuel Macron a fait escale à Saint-Nazaire pour célébrer l’entrée en service du premier champ éolien marin français.

C’est en coup de vent de quelques heures que le Président de la République est allé visiter les 80 éoliennes et la sous-station électrique au large du Croisic, à 12 km des côtes. Ce parc, dont les nacelles et les générateurs sont fabriqués par Général Electric, et la sous-station par les Chantiers de l’Atlantique, porte la marque de fabrique de l’industrie nazairienne.

Il produit 480 mégawatts de puissance, l’équivalent de seulement 20 % de la consommation électrique de la Loire-Atlantique et aura coûté 2 milliards d’euros. Ce projet de production d’électricité renouvelable a mis dix ans à sortir de mer et 49 projets similaires devraient voir le jour sur le domaine maritime de la France d’ici 2050. L’État veut aller plus vite dans l’installation de ces champs éoliens marins et compte sur le projet de loi pour « l’accélération des énergies renouvelables » pour rattraper les retards, et ce dans un contexte de crise énergétique mondiale.

Toutefois, le pari fait par le gouvernement et l’Élysée d’investir quasi exclusivement dans les ENR soulève des interrogations. Dans un contexte de crise économique et géopolitique, les financements publics seront-ils à la hauteur ? Les industriels seront-ils capables de répondre aux commandes ? Pour sortir des énergies fossiles, la production d’électricité décarbonée va devoir augmenter et les ENR ne pourront répondre à tous les besoins en électricité du pays, l’électricité nucléaire dans le cadre d’un mix énergétique est indispensable. 

Les crédits suffiront-ils à mener de pair les recherches et les investissements dans ce mix énergétique ? Au final, tout ce volontarisme « écologique » n’est-il pas un nouveau plan de communication macronien où les grandes annonces se transforment vite en coups de menton ?