Le travail saisonnier constitue un enjeu économique majeur pour les Pays de la Loire, notre région faisant partie des cinq régions embauchant le plus de saisonniers pour faire face à un surcroît d’activité temporaire, en particulier dans le secteur du tourisme qui a largement recours à cette forme de travail.
La précarisation de la société a fait évoluer la « physionomie » du saisonnier. Dorénavant, sont saisonniers non seulement des jeunes souhaitant financer leurs études ou, tout simplement, subvenir à leurs besoins, mais aussi des retraités, poussés par la nécessité de compléter leurs pensions, des seniors licenciés juste avant la retraite, des femmes exclues du marché de l’emploi ou encore des travailleurs migrants. Dans un contexte économique où de plus en plus de familles rencontrent des difficultés pour répondre à leurs besoins élémentaires, les conditions de travail des salariés se dégradent et leurs moyens pour se défendre se réduisent.
S’il en va ainsi pour l’ensemble du salariat, ce constat est encore accentué pour les saisonniers (…) sans oublier les conséquences de la réforme de l’assurance chômage qui impacte ces personnes qui cumulent les contrats courts, sans forcément les enchaîner.
La pénibilité du travail n’explique pas à elle seule la pénurie de candidats. Leur précarité est également sociale, avec des conditions de vie fortement dégradées en raison notamment de problèmes de logement, de transport, de santé. La difficulté rencontrée par nombre d’entre eux pour accéder à un logement décent résulte d’un marché local affichant complet et où il devient impossible de se loger à un prix raisonnable.
Les problèmes de garde d’enfants constituent également un obstacle majeur pour les jeunes parents, les horaires de travail et leur amplitude sont souvent incompatibles avec les plages d’ouverture des structures dédiées à ce service.
Dans nos territoires, nous devons tout faire pour la sécurisation des parcours professionnels, l’amélioration des conditions de travail, l’aide à l’insertion.
Si nous souhaitons être efficaces, il est indispensable de jouer simultanément sur les leviers du logement, du transport, en mobilisant l’ensemble des institutionnels et en associant les employeurs.
Les régions Bretagne et Occitanie lancent cette année à titre d’expérimentation l’ouverture des internats des lycées aux saisonniers. Il serait opportun, voire judicieux pour notre région, d’en faire autant et d’ajouter à cette possibilité celles de prioriser les logements sociaux, réhabiliter des logements qui seraient réservés aux saisonniers, réserver des chambres d’hôtel pour les proposer aux saisonniers avec des tarifs sociaux, créer des Maisons des saisonniers afin de les accueillir, les informer de leurs droits, les orienter pour une installation facilitée ou encore mettre en place une aide à la mobilité domicile-travail.