Le 26 juin, Patrick Pouyanné, Jean-Bernard Lévy et Catherine MacGregor, respectivement patrons de TotalEnergies, EDF et Engie, lançaient un appel aux Français, les enjoignant à réduire fortement leur consommation énergétique : « L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte ». La sobriété ainsi réclamée devrait permettre de constituer des réserves, face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l’hiver prochain.

La réaction de Fabien Roussel ne s’est pas fait attendre : « Autant je suis d’accord pour dire qu’il faut faire beaucoup d’investissements pour consommer moins d’énergie, c’est le sens des défis que nous devons relever pour sauver le climat, mais, enfin, de la part de ces grands patrons dont (celui de) Total qui a distribué (des) milliards de dividendes l’année dernière et qui nous demande de baisser le chauffage ou la clim dans les EHPAD cet été, non, mais il se moque de qui. Il voyage en jet privé et pollue plus que n’importe quel Français par toutes les résidences qu’il a et nous demande à nous de faire des efforts ! ».

De fait, porté par la flambée des prix de l’énergie, le groupe TotalEnergies a engrangé des bénéfices record, de l’ordre de quatorze milliards d’euros, pour en reverser huit milliards aux actionnaires et offrir un salaire de six millions d’euros à son PDG. Les leçons de modération de Monsieur Pouyanné et de ses collègues, grands patrons de l’énergie, ont du mal à passer.

L’ensemble des 35 000 salariés français de TotalEnergie, dont les augmentations depuis 2015 ont oscillé entre 1,1 % et 1,7 % par an, ont été appelés par la CGT à se mettre en grève vendredi 24 juin. En cause, la faiblesse des rémunérations, notamment pour les travailleurs les moins qualifiés de certaines filiales.