Depuis une quinzaine de mois, le Collectif Urgence Sociale Saint-Nazaire Plus Jamais Sans Toi-t se mobilise quotidiennement pour accueillir et héberger des personnes sans toit, des familles, des hommes ou femmes seules, parfois sans-papiers, des personnes expulsées de leur logement ou récemment arrivées sur le territoire. 

En mars de cette année, des « Assises locales de solidarité avec les migrant.es » ont été organisées par trente associations, assises qui ont mis en relief le besoin criant de solutions d’hébergement d’urgence.

Le Collectif Urgence Sociale a procédé à la « réquisition citoyenne » de deux maisons préemptées par la municipalité, permettant d’accueillir plus d’une centaine de gens et a demandé – lors de deux rendez-vous obtenus il y a quelques mois – à la mairie d’établir un bail précaire. 

Menacés d’expulsion, la vingtaine d’ habitants (dont six enfants) des « Maisons d’Hébergement Solidaires « se sont retrouvés au tribunal le 27 avril. Leur avocate, se prévalant du fait qu’« un toit, c’est un droit » a conclu sur la nécessité du bail précaire déjà réclamé. La municipalité, quant à elle, n’avait pas d’autre argument à faire valoir que ceux relatifs à la propriété privée de bâtiments qui cependant resteront inoccupés pendant encore des années... Le verdict devrait être rendu le 8 juin. À noter, le passage de cinq travailleurs sociaux de la SIAO la veille du procès, sans que le collectif ou les habitants n’ont été prévenus de leur venue, ce qui n’a donc pas permis le recensement de l’ensemble des personnes présentes (seules trois ont été vues).

Les statistiques font état de 574 personnes à la rue à Saint-Nazaire et de 3276 logements vacants. Alors que Saint-Nazaire connaît une forte poussée de la spéculation immobilière, rejetant toujours plus de monde vers la précarité, il serait temps que le respect dû à chaque vie humaine nous guide vers des solutions solidaires et pérennes.