Le mois de Ramadan a vu les tensions escalader entre Palestiniens et Israéliens après des intrusions de troupes israéliennes sur l’esplanade des mosquées. Les vendredis 15, 22 et 29 avril, alors que plusieurs dizaines de milliers de fidèles étaient réunis pour les prières du mois saint de l’Islam, les soldats de Tsahal ont fait irruption dans la mosquée Al-Aqsa et ont fait usage de bombes lacrymogènes et de balles de caoutchouc faisant plusieurs centaines de blessés. En représailles, des jeunes manifestants palestiniens ont lancé des pierres sur le Mur des lamentations situé en contrebas sans que des blessés n’aient été à signaler.

Les affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens ne sont pas nouveaux dans la vielle ville de Jérusalem mais c’est leur ampleur en plein Ramadan qui a surpris. Depuis de nombreuses années, Israël limite l’accès à l’esplanade des mosquées – annexée ainsi que tout Jérusalem-est en 1967 – aux seules femmes et hommes âgés de plus de 50 ans. Le Hamas a répliqué par le tir de plusieurs roquettes depuis la bande de Gaza mais la brièveté des opérations laisse à penser qu’un affrontement de plus grande ampleur ne faisait pas partie des objectifs d’aucune des parties.

La situation à Jérusalem, reconnue comme capitale de l’État de Palestine par plus de 120 pays, illustre l’impasse stratégique dans laquelle se trouve la société palestinienne. Face à un rapport de force totalement déséquilibré, la Palestine est condamnée par l’impuissance de ses dirigeants et le désintérêt des chancelleries européennes. La violence de la répression israélienne ne parvient pourtant pas à briser l’unité de la société palestinienne.