La guerre d’Ukraine est également un conflit d’information et comme souvent, la vérité se trouve menacée par les jeux de propagande.

En Russie, une révision du code pénal adoptée le 4 mars dernier condamne la diffusion « d’informations mensongères sur les forces armées ». Sont notamment visés les opposants à la guerre, opération habillement renommée « opération spéciale » selon la terminologie officielle.

Mais dans l’Union européenne, dont aucun État membre n’est belligérant, on s’est curieusement pris d’une passion pour la censure. Depuis le 2 mars, les médias d’État russes Sputnik et RT sont interdits d’émettre dans les 27 pays de l’UE sur la base d’une réglementation ad hoc adoptée en 2014 et ce sans que les autorités de régulation des États puissent enquêter, une décision dénoncée par le SNJ-CGT.
Que ces médias soient des relais de la propagande poutinienne est claire, mais en l’absence de conflit entre l’UE et la Russie, cette décision relève d’une dérive autoritaire de la commission européenne qui s’arroge le droit de censurer les médias qui lui déplaisent. d’autre médias d’État connus pour leur propagande sur notre sol parmi lesquels Radio Free Europe (États-Unis) ou AJ+ (Qatar) n’ont pas connu le même sort.

Dans une guerre, la désinformation vient des deux côtés, souvent de manière insidieuse et l’on serait bien naïf de penser que seul l’autre camp en fait usage. Ainsi, dans un article daté du 16 mars intitulé « Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens », Le Figaro s’en va interroger les sympathiques djihadistes du bataillon Cheikh Mansour, présentés comme des « volontaires caucasiens ».