Le 1er février dernier, le groupe Sodiaal, propriétaire de Candia, a décidé de fermer deux usines, celle de Campbon en Loire-Atlantique et celle de Saint-Martin-Belle-Roche en Saône-et-Loire. 

300 emplois sont menacés parmi lesquels 161 sur le site de Campbon, exclusivement tourné vers la fabrication de briques et de bouteilles de lait. C’est un poumon économique local, les salariés, les élus locaux, les agriculteurs locaux et les habitants du territoire sont sous le choc. Beaucoup d’entre eux ont déjà vécu la fermeture de l’usine du Lude dans la Sarthe, c’était en 2014. Dès lors, ils avaient fait leurs bagages et étaient arrivés à Campbon.

Une mauvaise expérience se répète, mais cette fois-ci aucune solution de reclassement à l’intérieur du groupe n’est envisagée, et la seule piste évoquée par Candia et les pouvoirs publics est la reprise de l’usine par un investisseur. Au Lude, aucun repreneur ne s’était déclaré. Pour justifier ces fermetures de sites, l’entreprise invoque des problèmes économiques liés à la concurrence du lait végétal. Pourtant, le groupe Sodiaal qui emploie plus de 9000 personnes dans le monde et qui réalise 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires ne se porte pas si mal. Détenteurs des marques Entremont, Régilait ou Yoplait, ce groupe créé en 1990 était au départ une coopérative d’agriculteurs. 

Il est devenu aujourd’hui une multinationale aux filiales opaques dont les méthodes d’optimisation fiscale avaient attiré la curiosité de l’émission « Cash Investigation » de France 2 en 2018. Les licenciements programmés seraient-ils boursiers ? Si oui, il y a urgence à placer tous ces sites sous la protection de la République comme le propose Fabien Roussel.