Notre camarade Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis et directeur de L’Humanité était en déplacement à Saint-Nazaire le mardi 25 janvier dernier accompagné des parlementaires communistes espagnols Sira Rego et Miguel Angel Bustamente. La délégation est allée soutenir les salariés de l’espagnol Pine, sous-traitant des Chantiers de l’Atlantique.

Depuis juillet, sept salariés détachés espagnols, soutenus par la CGT, ont été licenciés pour avoir dénoncé entre autres le non-versement de leur salaire. Leurs contrats ne répondaient pas aux normes en vigueur en France, de plus, des vexations discriminatoires ont été constatées à l’encontre de ces salariés étrangers. Entre insultes, brimades, menaces et cadences infernales, les corps et les esprits de ces travailleurs sont marqués.

La situation vécue par les ouvriers espagnols de Saint-Nazaire relève du scandale : alors que la réglementation européenne en vigueur prévoit que les travailleurs détachés soient soumis aux mêmes conditions de travail que leurs homologues du pays où ils travaillent, Pine, dans une course au moins-disant social, applique la convention collective de la métallurgie espagnole. Pire, les conventions collectives variant entre régions en Espagne, l’employeur s’est arrangé pour embaucher ses ouvriers selon les normes en vigueur à Madrid, bien moins avantageuses que celles de Cadix ou Bilbao où les contrats ont été signés.

Au-delà des chefs de chantiers dictatoriaux sur lesquels la direction des Chantiers semble bien heureuse de fermer les yeux, se cachant derrière le rapport donneur d’ordre-sous-traitant, l’affaire Pine vient souligner le manque criant de coordination entre États-membres de l’Union européenne pour faire respecter le droit du travail. Si les inspecteurs du travail sont en manque criant sur les Chantiers, l’Union européenne n’a eu aucun mal à verser 1,3 milliard d’euros à la construction navale civile sans aucune contrepartie de la part des entreprises bénéficiaires.

En visite à Saint-Nazaire, Fabien Gay a défendu « les travailleurs étrangers [qui] ne sont pas les ennemis des travailleurs français, ce sont nos frères et sœurs. Mais le même travail doit offrir les mêmes droits sociaux. »