Après la publication du livre enquête « Les infiltrés », écrit par Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, le gouvernement est sous le feu des critiques pour ses achats de « prestations intellectuelles » auprès de divers cabinets de conseil qui coûtent plusieurs milliards d’euros chaque année à l’État et aux collectivités territoriales. 

Le recours quasi systématique aux entreprises de consulting privées pour de la production de données, de conseils en gestion de crise, vire même pour fixer les grandes orientations économiques du pays pose question. Alors que des fonctionnaires compétents devraient effectuer ce travail pour moins cher et surtout en toute indépendance des milieux financiers dont dépendent ces entreprises.

Suite à ces révélations, la sénatrice Éliane Assassi a demandé l’ouverture d’une commission d’enquête sur l’influence des cabinets de conseil, car au-delà des coûts faramineux que représentent ces prestations, c’est bien le problème démocratique qui inquiète au Sénat. La sénatrice, ainsi que plusieurs de ses collègues, a été surprise que des « livrables » écrits par un cabinet arboraient uniquement le logo du ministère de la Santé ou encore que ce soit un ancien salarié de Capgemini qui soit chargé de revisiter le service des correspondances de l’Élysée. Entre pantouflages et risques d’influences extérieures de ces sociétés majoritairement anglo-saxonnes, quels sont aujourd’hui leurs niveaux d’incidence sur les décisions de l’État ?

Après son audition, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a annoncé un meilleur encadrement du recours aux expertises externes à la fonction publique. L’exécutif cherche maintenant à répondre à l’émoi suscité et annonce une baisse de 15 % des dépenses en conseil extérieur pour l’année 2022.