Les forces terrestres russes sont entrées dans la nuit du 23 au 24 février sur le territoire ukrainien en plusieurs points. L’offensive a été lancée par le Donbass à l’est, la Crimée au sud et la Biélorussie au nord. Cet acte intervient deux jours après que Vladimir Poutine a annoncé la reconnaissance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk autoproclamées.

Ces événements, que l’on ne peut qualifier autrement que d’agression, constituent la plus grave menace à la sécurité collective de l’Europe depuis le démantèlement de la Yougoslavie. L’objectif affiché par la Russie n’est plus simplement la chute d’un régime voisin qui lui est hostile, mais bien la conquête de territoires entiers.

Conséquence de huit ans de déséquilibre en Europe de l’est depuis le coup d’État de Maïdan en 2014, la guerre russo-ukrainienne vient sanctionner l’absence de cadre de sécurité commun aux États européens. L’avancée toujours plus à l’est de l’OTAN se fait au détriment des considérations russes. De plus, aucun État ne tolérerait la présence de troupes hostiles ou de missiles de moyenne portée à ses portes. L’absence de poids des États-Unis, qui avaient annoncé au préalable qu’ils n’engageraient pas de troupes pour défendre l’Ukraine, dans le rapport de force, a laissé la porte ouverte à l’offensive russe.
Que dire de l’action des Européens, Emmanuel Macron en tête ? Si le président français a eu le mérite de tenter jusqu’au bout la voie diplomatique pour sortir de la crise, son incapacité à proposer une autre voie que celle des États-Unis – refus de s’engager sur la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN par exemple – l’a rendu totalement inaudible auprès de Vladimir Poutine.
La Russie est totalement isolée diplomatiquement, même la Chine se montrant réservée sur les événements en cours. Le gaz russe ne passera plus en Allemagne, pour le plus grand bonheur des centrales à lignite.

Désormais, l’urgence est à la désescalade. Aucun plan de sortie de crise ne pourra faire l’impasse sur la protection des populations dans les zones de guerre en Ukraine et sur la préservation de la sécurité et de l’intégrité territoriale de toutes les parties. Toute extension de l’OTAN vers l’est, comme toute annexion du territoire ukrainien par la Russie serait une catastrophe pour la paix.

Pour les communistes, la dénonciation de la guerre d’agression en cours est une nécessité. Invité sur France 2 le 24 février, Fabien Roussel a appelé à « désarmer les armées ».