Ouverture à la concurrence des lignes régionales Stéphane Godard, syndicaliste CGT cheminots nous répond :

Quelles lignes du département sont concernées par l’ouverture à la concurrence décidée par le Conseil Régional ?

C’est un lot composé de la ligne tram-train Nantes-Châteaubriant et les lignes Sud Loire composées des sections de lignes : Nantes-Cholet ; Nantes-Clisson (Tram Train) ; Nantes-La Roche sur Yon-Les Sables d’Olonne ; Nantes-La Rochelle ; Nantes-St Gilles Croix de Vie ; Nantes-Pornic. Initialement, deux lots distincts étaient prévus avec un lot particulier Tram Train. Celui-ci n’étant pas solvable avec une rentabilité de 60% seulement et des problèmes techniques, un seul lot est proposé. Cela correspond à 30% du trafic régional et c’est bien évidemment celui qui peut rapporter le plus d’argent aux entreprises privées. Le 1er tour de roue est prévu début décembre 2024 et pourtant cela a déjà coûté aux contribuables 2 millions d’euros !

Quelles seront les conséquences de cette décision pour les usagers et le service public ?

Il y aura une perte de l’unicité du réseau ferré national, pourtant primordiale et essentielle dans l’aménagement du territoire et le développement du service public ferroviaire. La maîtrise du service public est par exemple incontestable dans une période comme celle que nous « vivons » en situation de crise sanitaire.
Le coût pour le contribuable va augmenter ainsi que le prix des billets, abonnements.
Selon les données financières inscrites dans l’avis de concession, le subventionnement public de l’offre serait plus important sur le lot que sur la convention historique. Aujourd’hui, le privé coûte plus cher que le public car sa préoccupation première est de faire des bénéfices sur le dos de leurs salariés et des contribuables. Dès lors que des entreprises privées ont les marchés, les élu-e-s libéraux-ales sont beaucoup moins regardant sur la dotation publique.

Comment les cheminots entendent poursuivre leur lutte ?

Nous exigerons le maintien à minima de l’ensemble des droits sociaux pour le personnel transféré de l’entreprise historique dans les entreprises ferroviaires privées. Directions et élus politiques de la majorité régionale organisent sciemment le dumping social et la casse du statut des cheminots. Les conditions de travail et les droits conquis vont être mis à mal si syndicalement et collectivement nous ne réagissons pas tous ensemble, cheminots, usagers et citoyens.

Nous allons continuer la bataille des services publics dont le ferroviaire sous différentes formes envers les cheminots, les usagers et les citoyens par de la distribution de communication et d’informations, des débats et réunions.
Nous devons faire cesser ce cheminot bashing et cette idéologie libérale comme quoi la concurrence permet de meilleurs services et de meilleurs moyens à moindre coût.
Partout où les services publics ont été explosés (énergie, téléphonie, santé, transports…), l’usager devenu client a mis de plus en plus la main à la poche pour moins de services immédiats et moins de réponses à ses besoins.