Après deux semaines de débats à l’Assemblée nationale, le passe vaccinal a été adopté, il remplace le passe sanitaire.

Comme nous en avons été habitués depuis le début de l’épidémie, les parlementaires n’auront fonctionné que pour entériner des décisions prises en amont par le gouvernement et le fameux « conseil de défense sanitaire ». Deux semaines d’échanges de haut vol, nourris par les interventions brillantes d’un exécutif pressé de voir ses quatre volontés contresignées. C’est ainsi qu’il nous a été donné d’entendre Emmanuel Macron déclarer solennellement qu’il voulait emmerder les français rétifs au vaccin, défendu jusqu’en ses formules par le loyal Jean Castex  : « Si nous nous comportons en citoyens, personne ne va emmerder personne ». Celui-ci a même eu l’aplomb de faire porter la responsabilité de l’augmentation des cas sur tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui : « Le virus galope, et vous tirez sur le frein à main  !  »

Une grande question a remué le gouvernement qui a pu affirmer que le passe vaccinal était une sorte « d’obligation vaccinale déguisée » (Olivier Véran), tout en déclarant que le passe vaccinal n’était pas « une obligation vaccinale déguisée » (Jean-Michel Blanquer)... Affirmer une chose et son exact contraire sans ciller relève décidément du tour de passe-passe...

Ainsi, pour pouvoir accéder aux activités de loisirs, restaurants et bars, foires ou transports publics inter-régionaux, il sera nécessaire de prouver que son « schéma vaccinal » est complet. Le seul test négatif ne suffira plus, sauf pour avoir accès aux établissements et services de santé. Cette nouvelle mesure s’appliquant à toutes les personnes de plus de 16 ans.

Outre le fait d’ajouter une nouvelle contrainte aux contraintes existantes, de nouveaux interdits à ceux qui déjà s’accumulent, le texte adopté, malgré l’opposition manifestée au Sénat, impose le principe de la vérification d’identité de leurs clients, en plus du passe, par les professionnels des bars, cafés, restaurants. Ce qui a d’ailleurs fait dire à André Chassaigne que cela établissait de fait « une philosophie de contrôle de tous par tous » et à Stéphane Peu : « On voit bien (...) l’intérêt du président de la République, à l’approche de la présidentielle, de fracturer, de diviser, de stigmatiser une partie des Français. »