La gauche chilienne a infligé une cinglante défaite aux nostalgiques de Pinochet à l’occasion des élections présidentielles du 19 décembre dernier. 
Gabriel Boric, ancien leader étudiant a devancé l’ultraconservateur Antonio Kast de près d’un million de voix dans les urnes. Le candidat d’Apruebo Dignidad (Approbation Dignité), large coalition regroupant le Parti communiste du Chili et divers mouvements anti-libéraux, a surfé sur le large mouvement social de rejet du système hérité de la dictature militaire en 2019-2020.

Dès l’annonce des résultats, plusieurs centaines de milliers de Chiliens sont descendus dans les rues pour fêter le premier pas de l’enterrement définitif du pinochetisme.

Mais le jeune (35 ans) président élu n’aura pas les mains libres pour mettre en œuvre son ambitieux programme mêlant services publics, État-providence et transition environnementale. En effet, malgré le progrès du PCC lors des élections législatives qui se tenait en parallèle, le Parlement reste aux mains du centre-droit. Une alliance avec le centre-gauche socialiste et chrétien-démocrate pourrait alors ne pas suffire. De plus, la bourse de Santiago a dévissé dès l’annonce des résultats, les forces du grand capital étant prêtes à opposer le mur de l’argent au peuple chilien.