Que ce soit au niveau des soins, ou que ce soit au niveau des pertes économiques liées à l’impossibilité de travailler, des réponses urgentes doivent être apportées face à l’ampleur et à la gravité de ce sujet de santé publique. Nous reproduisons ici des extraits du courrier adressé par Fabien Roussel à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé :

« Monsieur le ministre,

Je tiens à attirer votre attention sur le sort préoccupant de milliers de Françaises et Français affectés par des « Covids longs », dont le nombre ne cesse d’augmenter au fil des semaines. Selon plusieurs sources médicales, 30 % des personnes contaminées seraient atteintes de cette pathologie sévère.

Après avoir été infectés par le virus, ces femmes et ces hommes, souvent jeunes et en bonne santé, et parfois même des enfants, présentent divers symptômes très invalidants et ancrés dans la durée : troubles neurologiques, paralysies, douleurs musculaires, épuisement chronique, difficultés respiratoires, embolies pulmonaires…

La vie de ces malades s’en trouve totalement bouleversée, chaque effort physique étant source de souffrance physique. Nombre d’entre eux sont contraints de cesser toute activité professionnelle et deviennent totalement dépendants de l’aide de leur famille et de leurs proches pour tout acte du quotidien.

Pour autant, bien que la pathologie soit aujourd’hui officiellement reconnue, la prise en charge de nos concitoyens atteints de Covid long reste plus que lacunaire. Ceux-ci ne peuvent en effet bénéficier des dispositions de l’affection de longue durée (ALD) et doivent dépenser des sommes considérables pour des soins aujourd’hui non remboursés. De même, ils doivent faire face à des pertes de salaire non indemnisées qui, trop souvent, les exposent à la précarité financière. Aux graves problèmes de santé, s’ajoutent alors d’importantes difficultés matérielles qui dégradent encore davantage leur état de santé psychologique…

En outre, l’infection par le virus chez celles et ceux qui ont continué à travailler durant les phases les plus aiguës de la crise sanitaire, pour la sauvegarde économique et sociale de notre pays, ne donne toujours pas lieu à reconnaissance en maladie professionnelle. Bien qu’ayant continué à exercer leur activité, au risque d’être exposés au coronavirus, ces « soldats du front » se voient refuser l’attribution de ce statut. C’est notamment le cas de personnels soignants, touchés par le Covid long, qui n’ont pas été hospitalisés, ni placés sous oxygénothérapie et qui ne peuvent donc prétendre à bénéficier des mesures prévues par le décret n°2020-1131 du 14 septembre 2020.
L’ampleur et la gravité de ce sujet de santé publique appelle des réponses urgentes ».