L’Europe assiste quotidiennement aux drames humains qui se déroulent à ses portes, sur ses routes, ses voies de chemin de fer, ou ses cols de montagne. Tous les jours, des dizaines de migrants meurent, victimes des conséquences de la guerre et de la pauvreté qu’ils fuient, au péril de leur vie. 

A travers les plaines d’Europe mais aussi sur les mers, ils sont des victimes, une nouvelle fois. Non pas des bombardements mais de passeurs peu scrupuleux, de passeurs meurtriers, de gouvernements qui utilisent les migrants comme moyens de chantage, de gouvernements qui ferment les yeux et se bouchent les oreilles. Le 24 novembre dernier dans la Manche, la mort de plus de 30 migrants embarqués sur des radeaux de fortune a suscité l’effroi. Peu avant, le 12 octobre, 3 migrants algériens sont morts sous les roues d’un train à Saint-Jean-de-Luz. Aujourd’hui c’est à la frontière de la Pologne et de la Biélorussie que plusieurs milliers de réfugiés d’Afghanistan et de Syrie sont « parqués » sans solutions de déplacement. 

Certes, les dirigeants de l’Union européenne expriment leurs vives émotions. Mais la tragédie ne date pas d’hier et l’ONU dénombre des milliers de morts parmi les réfugiés qui tentent de rejoindre le continent « providence ». En Méditerranée, dans la Manche ou bien encore sur les cols alpins, « l’Europe forteresse » porte la responsabilité de beaucoup de ces drames. Les accords du Touquet qui font peser sur la France les politiques d’accueil du Royaume-Uni ; les directives de Dublin pour les demandeurs d’asile qui font l’objet d’une procédure administrative, vont à l’encontre du droit et des conventions internationales et ne résolvent en rien la détresse de celles et ceux qui veulent s’installer, travailler et vivre en Europe.

Les traités et autres accords internationaux sur les migrations sont dans les faits des textes souvent intolérables au regard des situations vécues par les vrais premiers concernés, les migrants eux-mêmes. Non, l’émotion ne suffit plus, la France et l’Europe doivent prendre des initiatives pour sécuriser et légaliser l’accueil de toutes celles et ceux qui cherchent une terre d’asile, dans le respect des droits et des lois. N’est-ce pas là tout simplement l’Histoire de l’Humanité ?