C’est un véritable mouvement de révolution populaire qui commence ce 18 mars par l’insurrection parisienne, elle empêche l’armée versaillaise de reprendre les canons de défense financés par souscription.
Le comité Central de la garde nationale publie son manifeste et annonce la tenue d’élections immédiates pour créer le conseil de la Commune. Le comité des 20 arrondissements publie son programme dit de « l’affiche rouge ».
La souveraineté du suffrage universel pour la représentation communale (mais réservé aux hommes) est déclarée ainsi que la liberté de parler, d’écrire, de se réunir et de s’associer.
Le 28 mars La Commune est proclamée à l’hôtel de ville, puis décrète l’annulation des loyers dus depuis le moratoire du 13 aout 1870. Les trois derniers termes des loyers seront remis aux locataires.
En 72 jours, sous la pression permanente des versaillais (les bombardements de Paris commencent début mai), la Commune prend des décisions en faveur des habitants et du peuple travailleur. Elle remet en place l’administration communale, des services publics efficaces et dix commissions sont établies. Des cantines coopératives sont créées pour résoudre les questions des subsistances. La démocratie communale directe et la révocabilité des représentants, avec mandat impératif sont décidées. L’éducation pour tous par l’école gratuite, laïque, obligatoire et la formation professionnelle pour les filles sont actées.
Cette nouvelle république sociale s’est honorée à donner la citoyenneté à des étrangers, ainsi Léo Frankel.
Les ateliers abandonnés sont recensés, la transformation en coopérative ouvrière est favorisée. Les amendes et retenues sur salaires sont supprimées. En avril, La Commune décrète la séparation de l’église et de l’État et fait interdire les arrestations arbitraires. La conscription militaire et l’armée de métier sont abolies.
Une union des femmes est créée sous l’impulsion d’Elisabeth Dimitrieff, Eugène Varlin se prononce pour le travail et l’égalité des femme. Des ateliers municipaux pour le travail des femmes sont ouverts.
Avec la commission fédérale des artistes et son comité élu, la Commune est aussi culturelle….elle promeut l’indépendance et la dignité ; peintres, sculpteurs, architectes, graveurs, artistes industriels…quelques écrivains ; le peintre Auguste Courbet qui l’organisait n’était pas seul.
Plusieurs communes sont créées en province – Lyon, Le Creusot, Limoges, Marseille, St Etienne, Narbonne. Elles sont réprimées et ne subsistent que quelques jours malgré les tentatives de La Commune de fédérer le mouvement communaliste. L’armée écrase la Commune de Marseille.
La Commune de Paris se construit sur deux aspects intimement liés, le pouvoir communal et la démocratie directe avec des représentants ainsi que le contenu de classe par l’émancipation du peuple travailleur dans la république.