C’est bien le niveau d’abstention qui fait la une de nombreux quotidiens au lendemain du second tour des élections régionales et départementales. Du jamais vu depuis les débuts de la 5ème République.

Au premier tour de ces scrutins locaux, 67 % des électeurs ont fait le choix de bouder les urnes. Le sursaut attendu au 2ème tour n’est pas arrivé et le niveau d’abstention est sensiblement resté identique : 66%. La crise sanitaire et l’incroyable « affaire» de la distribution des plis électoraux n’expliquent pas tout. L’abstention progresse depuis plusieurs scrutins et le mal qui ronge la France est préoccupant pour la démocratie. Le phénomène des « urnes vides » a plusieurs explications mais révèle surtout un profond désaveu pour le fait politique.
Certes, 2 scrutins locaux le même jour rendent illisibles les compétences des départements et des régions, et les différentes réformes des collectivités ont organisé des transferts de missions qui brouillent les repères territoriaux. 

Autre explication : L’hyper présidentialisation de notre système politique concentre les attentions sur l’élection présidentielle et les autres scrutins apparaissent, aux yeux des électeurs, moins capables de changer la vie. De plus, l’offre politique est floutée par les stratégies différentes des forces politiques selon les scrutins, cette confusion favorise le « non choix ». Enfin, les femmes et les hommes politiques semblent, pour des millions de français, déconnectés de leurs réalités.