Depuis l’abandon du transfert de l’aéroport vers Notre-Dame-Des-Landes, les Ligériens ont l’impression d’assister de l’improvisation. Or, il s’agit d’une partition pour pipeau très bien écrite lorsque l’on connaît les objectifs du chef d’orchestre : l’État.

La chose commençait fort en matière de communication avec ses « mesures exemplaires » : création d’un droit de délaissement spécifique, léger coup de pouce pour les aides à l’insonorisation, « ateliers du territoire » avec le Cerema (fumeux, mais pour faire des photos avec les élus) et promesse d’aider à l’accessibilité de l’aéroport. Aujourd’hui, nous avons d’autres annonces.

L’allongement de la piste de 400 m permettra non de réduire le bruit (- 2,5 dB, ce qui n’est pas facilement perceptible), mais d’accueillir de plus gros porteurs, permettant à une flotte d’autant plus diverse et importante d’atterrir et de décoller et donc d’accroître les capacités d’accueil.

La double trajectoire permet de faire valoir l’amoindrissement des nuisances à l’instant T tout en augmentant la population impactée. Dans l’immédiat, cela permettra de faire passer des zones de bruit fort en bruit moyen et de bruit moyen en bruit faible, mais cela donne de la marge pour le futur sans trop bouleverser les documents d’urbanisme ou les compensations financières.

Le plan A comportait des avantages pour l’aménagement du territoire, la santé des populations, la sécurité aérienne et l’environnement. Par contre, le plan B envisage le maintien de l’aéroport urbain, mais vise les mêmes objectifs : accueillir pour les Pays de la Loire et la Bretagne jusqu’à 15 millions de passagers par an, dans un équipement géré par un concessionnaire qui y trouve son compte. C’est pourquoi l’État doit négocier l’acceptabilité, tout en augmentant les capacités d’exploitation.