Le 20 octobre 1941 à Nantes, trois jeunes résistants communistes abattent le Feldkommandant Hotz.Après l’attentat de Barbès le 22 août, c’est un des premiers actes de résistance armée contre l’occupant nazi. Le surlendemain, sur ordre de Hitler et avec la complicité du régime de Vichy, 48 otages sont fusillés en représailles par les troupes allemandes, 27 à la Sablière à Châteaubriant, 16 au champ de tir du Bêle à Nantes et 5 au Mont-Valérien.

Ce massacre de masse vise à terroriser les Français, à annihiler toute volonté de résistance. Il constitue en fait un tournant dans la construction en cours de la Résistance. Par leur héroïsme face aux fusils, par leur conviction de mourir pour la libération de la France et pour un monde de justice, les fusillés deviennent un exemple.  Rien ne sera comme avant ! Dans les jours qui suivent les fusillades, des milliers de personnes se recueillent dans la carrière de la Sablière.
Louis Aragon porte leur témoignage dans le Témoin des martyrs, des groupes de jeunes résistants prennent comme nom Guy Môquet.

Aujourd’hui, 80 ans plus tard, à la suite de ceux qui nous ont précédés, nous continuons de rendre hommage aux fusillés du 22 octobre 1941, nous admirons leur courage et perpétuons leurs idéaux afin d’être dignes d’eux.

Etre digne d’eux, c’est poursuivre leur combat d’émancipation humaine. C’est une nécessité, dans une période où les conquis sociaux et démocratiques de la Libération, issus du programme du CNR, ne cessent d’être attaqués par des politiques libérales au service exclusif de la recherche effrénée de profits.

Pourtant, chaque jour, la Sécurité sociale, le service public de la santé, les droits sociaux permettent au monde du travail de faire face dans la crise sanitaire et sociale. Pourtant, il existe une aspiration forte à de nouveaux droits et à une société solidaire. 

En se rendant à Châteaubriant le 17 octobre, à Nantes le 22 octobre et à Indre le 24 octobre, nous commémorons la mémoire des 50 Otages et des résistants, de la Résistance et de ses valeurs.
Nous n’oublions pas, et nous luttons.
 

Christian RETAILLEAU
Président du Comité du Souvenir