Nous en sommes là. Au rythme effréné (et contestable) où se succèdent les sondages, se dégage une dynamique préoccupante dans l’opinion. Les digues ont cédé, le « Front républicain » n’est plus qu’un vieux souvenir et « l’antiracisme » tel que mis en mouvement par la gauche avec quelques succès depuis 30 ans est désormais en échec. Pire, le « total gauche » des sondages passe péniblement les 30%, là où l’extrême droite accroche les 35%. Nous en sommes là. Rien n’est figé et le pays a connu des heures plus graves encore. Reste à comprendre le réel pour aller à l’idéal. Les pleurnicheries sur la désunion ne changeront rien sans réarmer la gauche idéologiquement afin de construire le rapport de force nécessaire pour refonder le pacte social et républicain français.

C’est à cet endroit que l’affrontement idéologique et le combat de classe se cristallisent aujourd’hui. Au-delà d’un Zemmour surexposé par les apprentis sorciers du pouvoir médiatique, on ne compte plus les candidats de droite et d’extrême droite voulant modifier le préambule de la constitution de 1946. Celle là même pour laquelle des milliers de communistes parmi bien d’autres ont versé leur sang pour mettre en œuvre le programme du Conseil National de la Résistance refondant la République sur un socle social. Ceci après qu’il a fallu attendre 2018 pour que les parlementaires décident, en l’absence notoire des élus d’extrême droite, de faire disparaître le mot « race » de la constitution.

Oui, nous en sommes bien là. Ce qui est insupportable pour la réaction et les nostalgiques du maréchal Pétain, c’est cette nation qui se passionne pour l’égalité, c’est cette République qui protège « tous les citoyens sans distinction de sexe, d’origine ou de religion », c’est ce pays qui accueille, c’est ce peuple souverain qui décide sous l’impulsion de Saint Just et des conventionnels de donner « asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté. ». Bref, « l’anti France », c’est la droite ! Et il ne suffit pas de sigler « Républicains » son parti pour s’exonérer des principes républicains les plus élémentaires… Et peut être les plus précieux pour faire face aux grands désordres du XXIème siècle.

Le Parti communiste français, avec son candidat Fabien Roussel, a décidé de relever le gant dans un pays qui connaît désormais le bilan chiffré du pouvoir Macron : Ce sont les plus riches qui se sont le plus enrichis et les plus pauvres qui se sont le plus appauvris. En Macronie, la nation n’assure plus « à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement », contrairement à la promesse de notre constitution de 1946.

Alors oui, le pays a besoin du candidat communiste pour défendre sans relâche la rémunération du travail face à la domination du capital et pour gagner les pouvoirs nécessaires aux travailleurs pour participer « à la gestion des entreprises » (constitution de 1946 toujours). Et visiblement, le pays a besoin de Fabien Roussel pour formuler une proposition simple afin que « dans notre République, un responsable politique ne puisse pas se présenter à une élection quand il a été condamné pour racisme et antisémitisme. ». Cette résolution proposée par le secrétaire national du PCF sera examinée à l’assemblée nationale le 2 Décembre. Alors, nous saurons ce que le pays compte de justes au sein de la représentation nationale. Quant aux communistes, ils démontrent à nouveau qu’ils restent dans la résistance et dans l’action lorsque la république est attaquée.