Avec Pegasus, le logiciel espion de la société israélienne NSO, l’État du Maroc, entre autres Etats, surveille un nombre important d’opposants politiques, de responsables économiques, de militants des droits de l’Homme et de journalistes, tant à l’intérieur de ses frontières qu’au-delà. 

En France, Le Monde, Médiapart, Radio France et bien sûr l’Humanité ont été dans le viseur. Rosa Moussaoui, grand reporter à l’Humanité, a particulièrement été inquiétée pour avoir notamment enquêté sur la révolte dans le Rif, sur les mobilisations populaires exigeant la libération des prisonniers politiques dont les journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, condamnés sur la base de documents fabriqués de toutes pièces, ainsi que sur le sort des prisonniers sahraouis. 

Visiblement, les sujets traités et mis sous les projecteurs gênent la monarchie marocaine au point que celle-ci a assigné en justice le journal pour « diffamation ». Le ministère public a dit son intention de plaider l’irrecevabilité des plaintes déposées par le royaume du Maroc contre l’Humanité et les autres médias français. Une nouvelle audience est prévue le 6 décembre.

Quoi qu’il en soit ce logiciel espion, largement utilisé de part le monde, n’a pas fini de faire parler de lui et les mesures de rétorsion étasuniennes – sanctions commerciales contre NSO – ne devraient pas gêner beaucoup ce type de pratiques.

Les tentatives mises en œuvre pour restreindre la liberté d’expression montre à quel point celle-ci continue à faire peur à certains régimes. Le combat pour une information libre reste d’actualité.