Deux ans après la révolution populaire qui avait renversé le régime dictatorial d’Omar El-Béchir, une faction de l’armée menée par le Général Al-Burhane a pris le pouvoir au terme d’un coup d’État mené le 25 octobre dernier à Khartoum, la capitale. La répression s’est immédiatement abattue sur les manifestants qui réclamaient le retour à la situation antérieure au putsch : un partage des pouvoirs entre les militaires et un gouvernement civil.
La pression populaire a néanmoins réussi à faire reculer les putschistes en libérant l’ancien premier ministre Abdallah Hamdok, mais de nombreux révolutionnaires ont été victimes de purges dans l’administration.

Les tensions croissantes entre militaires et civils au sujet du calendrier de la transition démocratique semblent être à l’origine de la situation. Le mouvement populaire semble quant à lui lassé des réformes néolibérales inspirées par le FMI et mises en œuvre depuis la révolution de 2019. Le Parti communiste soudanais, à la pointe des contestations, a dénoncé « un coup d’État rejeté par les masses soudanaises ».