Une figure militante s’en va

Guy Texier nous a quittés. Avec sa disparition, c’est une immense figure militante de Loire-Atlantique qui s’en va à l’âge de 83 ans, après avoir livré son dernier combat contre une longue maladie. Il aura consacré sa vie à défendre les travailleurs, à se battre pour le progrès et la justice sociale, et jusqu’au bout, au service de la transmission de la mémoire.

Né en 1938 à Trignac, issu d’une famille ouvrière nombreuse et pauvre, dès sa plus tendre enfance il sera témoin de l’occupation nazie. Les bombardements alliés sur la région nazairienne, sur Trignac en particulier, bouleversera la vie de la famille Texier, contrainte de se réfugier dans le Morbihan alors que le papa de Guy était ouvrier aux forges de Trignac.

Après la guerre, il obtiendra son certificat d’études puis un CAP de Chaudronnier en 1955. Comme son père, il deviendra métallo. La même année, Guy fera le choix d’adhérer à l’Union de la Jeunesse Républicaine de France (UJRF), organisation de jeunesse issue de la résistance et créé par la Jeunesse communiste. C’est ainsi qu’il engagera ses premières actions militantes, contre la colonisation et la guerre d’Indochine. Toujours en 1955, ouvrier chaudronnier aux Chantiers de l’Atlantique, il adhère à la CGT au moment des grandes luttes de la métallurgie.

A 20 ans, il est envoyé en service militaire en Algérie. Marqué par la guerre, dès son retour en 1960, il décidera d’adhérer au PCF et de prendre plus de responsabilités à la CGT. Il devient secrétaire du syndicat des Chantiers en 1962 puis secrétaire de l’Union locale de St Nazaire. D’autres responsabilités syndicales lui seront confiées à l’Union départementale et en tant que Secrétaire du Comité régional CGT. Fort de toutes ses expériences, Guy avait la confiance et l’écoute de tous ses camarades.

Après son départ en retraite, en 1995, Guy continuera de militer au sein du syndicat des retraités de la métallurgie et participera à la création de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT. Dans le même temps, il deviendra adjoint communiste au Maire de St-Nazaire de 1995 à 2001.

Les engagements de Guy auront été multiples et ses compétences susciteront beaucoup d’admiration, notamment chez les jeunes militantes et militants de la CGT et du PCF qui appréciaient son analyse fine de la société et des questions sociales, économiques et politiques.

Toutes ces dernières années, il occupera des responsabilités au sein du Comité départemental du Souvenir des fusillés de Nantes et Châteaubriant en tant que Secrétaire général, ainsi qu’au sein de l’Amicale Nationale Châteaubriant Voves Rouillé Aincourt. Le devoir de mémoire et la transmission de l’Histoire de la Résistance étaient pour lui indispensables à la compréhension du monde et de la société.