Dans la France impériale dorée de 1870, la population industrielle s’accroît, la société est toujours dominée par le monde rural. L’âge d’or du capitalisme de libre concurrence s’articule avec la révolution industrielle, c’est le temps des Schneider et des banquiers Pereire. Progrès techniques et exploitation de classe riment avec pauvreté. Les réalités d’existence des ouvriers –environ 3 millions dans les villes- sont miséreuses. Pour le logement comme pour les subsistances. A Paris le loyer moyen pour une chambre est de 450 F quand le salaire moyen est de 120F. Le salaire moyen pour une couturière est de moitié. La journée de travail de 14h, dès 8 ans les enfants travaillent. A Lille, les ouvriers vivent dans les caves. Les droits du travail restent à la marge. La répression des mouvements d’émancipation et pour la république est violente et souvent mortelle (14 morts en oct.1869 à Aubin).

La guerre est déclarée en juillet 1870. Battu par les prussiens, l’empire s’effondre. Le 4 septembre, proclamation de la république avec un gouvernement provisoire dit de « défense nationale ». Paris est assiégée, affamée et la population souffre mais résiste. Une république d’orientation bourgeoise s’oppose aux partisans de la république sociale universelle. Ces derniers se répartissent entre plusieurs courants qui se sont développés depuis 1848. Les internationalistes de l’AIT (marxiste avec Le Manifeste Communiste, anarchiste) sont solidement ancrés en France, socialiste révolutionnaire, blanquiste, patriote. Ils portent la mémoire de 1789-93, de la révolution de 1848 (réprimée en juin)... Il y a dualité de conception et de conquête de pouvoirs avec la bourgeoisie et les monarchistes.

Les élections à l’assemblée du 4 février 1871 sont gagnées par les monarchistes qui apparaissent comme des garants de la paix, elles se tiennent sous la pression de l’occupant prussien – session de l’Alsace Lorraine, paiement de 5 milliards de franc-or. Négociations pour la capitulation.
 Dans la période du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871, deux forces populaires et militaires luttent contre les trahisons du gouvernement d’A.Thiers. Chez les républicains de progrès émergent à partir de la résistance des comités de vigilance de Paris (défense et approvisionnement) - le comité central républicain des 20 arrondissements - puis le comité central de la garde nationale fédérée. Ces deux comités agissent contre la trahison et la capitulation des classes dirigeantes et pour la république sociale.
Le gouvernement de « l’ordre » installé à Bordeaux puis à Versailles veut reprendre le contrôle de Paris. Thiers est inflexible, « je serai impitoyable, l’expiation sera complète… ».  La provocation contre le peuple parisien et ses comités de vigilance est organisée. Ainsi, les troupes versaillaises tentent de reprendre les canons de la défense de Paris, en particulier sur la butte Montmartre. Le peuple en insurrection s’y oppose… Ce 18 mars c’est une véritable révolution populaire qui commence. A suivre...