Mcfly et Carlito sont deux humoristes vidéastes. Sur le site de partage de vidéos youtube, ils enchainent les blagues vaseuses et les défis stupides. Pourtant, forts de leurs millions d’abonnés, ce sont eux qui ont été choisis par Emmanuel Macron pour réaliser un clip de promotion des gestes barrières : à la clé le droit de tourner une vidéo avec le Président de la république. Comble du ridicule, les revenus tirés de la monétisation du clip doivent être reversés au « syndicat » étudiant macroniste FAGE.

La scène pourrait prêter à sourire si elle n’était pas révélatrice du dédain abyssal avec lequel Macron et sa bande gèrent la crise sanitaire. Alors que la situation de la jeunesse est catastrophique, coincée entre le chômage de masse et la précarité, le gouvernement préfère se payer un coup de com’ à destination des 18-30 ans à quinze mois des élections présidentielles.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ainsi préféré faire une interview sur l’application de vidéos en direct Twitch avec des jeunes « influenceurs » triés sur le volet pour justifier la politique gouvernementale que de recevoir les revendications des organisations de jeunesse.

On aurait apprécié que Mcfly et Carlito citent la fin des suppressions de lits en réanimation parmi les mesures d’urgence à prendre en cette période de pandémie. Ils se sont contentés de relayer servilement la propagande macroniste envers les jeunes. Le mépris affiché par Emmanuel Macron envers les jeunes, les étudiants, le personnel soignant, le monde de la culture semble sans limites.

Outre l’utilisation – un peu grossière – de relais médiatiques jeunes dans une stratégie électorale, ce phénomène inquiète par la conception que se fait le gouvernement de l’évaluation de ses politiques : celles-ci ne sont plus soumises au débat démocratique mais doivent être expliquées par le biais d’une pédagogie infantilisante pour les citoyens.

Dans sa course désespérée pour se maintenir au pouvoir, Emmanuel Macron ne laissera rien au hasard et ne se privera d’aucune propagande. La jeunesse, grande oubliée du quinquennat, serait bien naïve de mordre à l’hameçon.