Le crédo de la part de la ministre du travail, Mme Borne, (reprenant la vieille litanie patronale) « une indemnisation trop avantageuse n’incite pas à la reprise du travail », remet sur la table son projet de diminution des allocations chômage.  
Le projet consiste à ne plus calculer les allocations sur les salaires des 12 derniers mois mais sur les 24 derniers, cela n’aurait que peu d’impact sur le montant de l’allocation des personnes ayant travaillé de manière continue sur cette durée. Par contre les personnes enfermées contre leur gré dans la précarité subiraient une diminution drastique de leur indemnisation (en montant). A situation identique en termes de salaires sur 2 ans un chômeur ayant alternativement connu chômage et travail à égalité (1 an de chaque) verrait ses indemnités diminuées par deux (ou presque), puisque les salaires de la période des 2 années ne seraient plus divisées (pour calculer la base d’indemnisation) par uniquement les périodes de travail mais aussi par celles de chômage. 

En plus lors d’une reprise de travail à salaire moindre que ceux ayant servis au calcul des droits, il serait quasiment impossible de bénéficier d’allocations en complément. Drôle de concept que de « punir » une deuxième fois les personnes qui sont contraintes à la précarité des contrats courts en leurs rabotant leurs allocations pour les « inciter » à reprendre le premier emploi qui se présente, très souvent de courte durée. On les y enferme. 

La ministre prétend que ces chômeurs ne seraient pas lésés puisqu’ils auraient droit à 2 ans de chômage contre 1 auparavant, mais ce serait 2 années de misère assurée et même plus. 

Une étude de la CGT en lien avec des universitaires sur l’évolution de l’indemnisation chômage de 1979 à 2019 révèle que ces 40 années sont fortement marquées par une diminution régulière de la couverture des plus précaires créant ainsi un sous-prolétariat prisonnier de la précarité.